EDITORIAUX 2002

Mai 2002
Une ressource négligée : la famille

La famille réunit toutes les expressions de la solidarité et de la sécurité, qu’elles soient affectives, économiques ou autres. Elle est infiniment diverse et propice à l’égalité entre ses membres. Elle est, de toutes les structures sociales, celle qui résiste le mieux aux épreuves, la seule qui sache viser des horizons lointains, la seule capable de s’ouvrir et d’évoluer vite. Partout présente, elle demeure pourtant méconnue.

C’est dans la famille que la personne devient pleinement humaine. Même si ce n’est pas vrai pour toutes, la famille est le lieu unique de l’intégration de rôles et de fonctions que le monde moderne s’est ingénié à disperser. Facteur essentiel de l’équilibre de chacun, des petits groupes et de la société tout entière, elle est vivante, moderne, elle se renouvelle et se ressource constamment. Et sa propension pour l’autonomie et la responsabilité est un des secrets de notre époque.

On a cru bien faire : la famille est encadrée, instrumentalisée, comme si elle n’était pas en mesure d’assumer seule ses responsabilités. Son périmètre a été réduit : certaines de ses missions sont assumées par d’autres structures, certaines de ses fonctions prises en charge pour son compte et en dehors d’elle… pour son bien !

La vie, heureusement, s’écarte de ces schémas et la famille assume de plus en plus de responsabilités : relations entre les âges et gestion des âges, accompagnement du développement personnel, éducation des jeunes, solidarité face aux épreuves, accompagnement de la création d’entreprise… Elle le fait de manière discrète. On néglige le fait que la famille peut devenir, à sa manière, un centre de ressources capable d’initiatives diversifiées, dans la durée.

C’est pourquoi nous poursuivons, avec obstination, notre combat en faveur des Associations de solidarité familiale. Cette forme juridique permettrait aux familles d’investir dans la durée pour aider leurs membres à faire face, plus tard, dans un contexte qui ne peut être défini trop précisément à l’avance, aux épreuves et aux projets qu’elles seules pourront financer. Constituer ensemble des ressources pour l’avenir est un effort de solidarité qui, lui aussi, renforce la famille. Que vaudrait la prospective si elle ne s’assignait pas pour objectif primordial de concevoir des projets qui, comme celui-ci, incarnent la référence de l’avenir ?

Les Pouvoirs publics permettront-ils enfin aux Associations de solidarité familiale d’exister ?

Armand Braun

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