Les étudiants sont les premières victimes de la pandémie.

En Europe, il serait long l’inventaire des questions à évoquer. Mettons-nous à la place de ces garçons et de ces filles, la plupart loin de leur famille, beaucoup cloués sur place par la difficulté de l’accès aux transports aériens, subissant pendant des mois la fermeture des universités, la fin des petits jobs, les difficultés de logement et d’approvisionnement.

Aux États-Unis, le problème est encore aggravé par l’ambiance exaltée, triste réminiscence d’épreuves que l’Europe a subies dans son Histoire et qu’elle s’étonne d’avoir dû traverser. Ce sont les Pouvoirs publics qui s’en prennent aux étudiants étrangers. Ce sont les cyclones culturels qui, les uns après les autres, les uns avec les autres, accablent l’enseignement supérieur. Ce sont les universités qui doivent s’adapter aux comportements, aux attentes et aux situations matérielles des étudiants. Ce sont les professeurs qui doivent reconfigurer leurs enseignements…

Alors que rien de ce que nous venons d’évoquer n’est plaisant, le pire se passe dans les pays émergents, en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie. Parmi des drames multiples et graves, nous en évoquerons une seule : sur le modèle de l’Europe et de l’Amérique du Nord, les familles avaient engagé, toutes et partout, un immense effort de promotion sociale qui visait l’accès de leurs enfants aux études supérieures. Les Américains et les Européens du passé partaient de pas grand-chose. Dans ces pays, les familles partent de rien. La situation de millions de jeunes, sans parler de leurs entourages, est caractérisée par la rechute brutale et probablement irréversible dans le malheureux statu quo antérieur.

Prétendre tirer des leçons d’une situation comme celle-ci serait dérisoire. Le regard apitoyé que nous lui porterions serait celui des Petites filles modèles de la Comtesse de Ségur : « oh, comme vous êtes malheureuse, ma pauvre dame ! Je vous ai apporté des confitures. » Il est néanmoins une demande que nous nous permettons d’adresser à ceux qui nous lisent : inversez l’usage que vous faites des médias ; plutôt que de subir leur matraquage quotidien, explorez les ressources infinies qu’Internet offre à votre curiosité.

La presse mondiale

Prospective.fr

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