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La dématérialisation

Ce texte a été élaboré en commun et diffusé en mai 1977 par les membres
de la Société Internationale des Conseillers de Synthèse.
Sa reproduction est autorisée sous réserve d’indication de la source

Dématérialisation est un mot moins usité et correspond à des notions moins simples, à des événements plus récents de notre époque.

Si l’on veut bien y réfléchir, quelle image pourrait se faire un honnête homme du siècle dernier de mots comme énergie, information, communication, par exemple ? Peut-être la puissance d’un torrent, le journal, l’assemblée, mais certainement pas les centrales nucléaires, la télévision ou les satellites géostationnaires, l’avion supersonique.

Et pourtant, on a toujours couramment recours pour présenter le résultat de l’activité des hommes à la notion de biens et services. Mais longtemps le concept utilisé pour la mesure de cette activité a été beaucoup plus celui de la matérialisation qui rendait sensible, crédible, vérifiable et vrai tout ce qui, sans elle, restait imaginaire, discutable, inquantifiable.

Certes l’idée, l’invention, l’organisation, l’abstrait avaient leur place dans l’effort de productions de plus en plus complexes et sophistiquées, mais ce n’est qu’au moment où on les rendait concrètes dans la matière que leur efficacité pouvait apparaître et s’imposer.

Cependant, la dématérialisation est bien un des phénomènes majeurs de notre époque. Si nous le percevons assez peu, c’est d’abord parce que nous vivons avec d’anciens concepts plus à l’aise qu’avec de nouveaux. Ensuite parce que la dématérialisation remplace du « poids », évident, par de la matière grise (intelligence, savoir, organisation) invisible et impondérable. Si bien que, partout présente, elle n’est nulle part sensible sans un effort de réflexion. Habitués à ce que les biens (matériels) se forment par l’union du capital et du travail, nous oublions qu’ils résultent de plus en plus des connaissances, du savoir-faire, de la créativité, de l’imagination et de l’organisation, éléments « immatériels ».

Et pourtant, sans cette notion quelle vue faussée prendrions-nous de notre époque ! Et comment pourrions-nous préparer un avenir où éducation, santé, information, culture, activités civiques seront des éléments essentiels (et dématérialisés) de notre vie économique et sociale ?

Comment comprendrions-nous – si nous persistions à ne compter qu’avec des éléments matériels – les façons nouvelles d’aborder des problèmes déjà évoqués, ceux de la croissance, du travail, du risque et de la consommation ?

Si, comme nous le croyons, notre rencontre avec la dématérialisation est aussi quotidienne que celle avec ces autres sujets, alors peut-être fallait-il le dire et vous demander d’y réfléchir avec nous. »

Aujourd’hui, paradoxe, la dématérialisation est un des faits les plus concrets que les civilisations modernes aient jamais sécrétés. Ainsi, si nous en restions à la valeur des choses, devrait-on considérer les productions humaines à travers leur valeur matérielle. Le prix au kilo d’une automobile correspond à peu près à 100 grammes d’un téléviseur, 20 grammes d’un poste de radio à transistors, un décigramme d’un avion supersonique ; c’est bien que la valeur des choses n’est pas uniquement dans la matière incorporée mais dans d’autres éléments immatériels qui nous portent à réfléchir. De plus un des courants technologiques majeurs des vingt dernières années se concrétise par la miniaturisation de toute une série d’éléments de notre vie quotidienne, de la machine à calculer à la calculatrice de poche, de l’ordinateur central à la micro-informatique, de la bibliothèque au microfilm, etc.

Mais nous sommes toujours dans le cadre étroit des réponses matérielles à des besoins connus. En fait le niveau actuel de satisfaction de ces besoins, la qualité matérielle des réponses obtenues conduisent les sociétés modernes à constater l’apparition de réponses moins matérielles à des besoins renouvelés.

De la survie et du confort, les sociétés développées passent progressivement à une place plus large accordée aux besoins de relation, d’abstraction, de symbolisme. Que l’on ne pense pas ici que ces besoins ne se révèlent qu’après la satisfaction des besoins de survie ; au contraire leur place dans la vie de la société se développe à une vitesse de plus en plus grande. Que ce soit dans le domaine de l’information, de la culture et de la formation, de la santé, ou des activités civiques, on constate une orientation croissante de l’activité des hommes – producteurs et consommateurs – vers ces secteurs dont la matérialité n’est pas la caractéristique dominante.

La dématérialisation n’est pas facile à quantifier

Le champ de l’analyse des activités humaines s’est progressivement resserré autour d’un concept de quantification qui s’est révélé un filtre réducteur de la réalité. Ainsi les statistiques – de production, de consommation, etc. – ne saisissent pour l’essentiel que le visible qui, bien sûr, facilite le comptage, ou le prix qui facilite l’analyse de la valeur physique sans distinguer la matière du reste ; c’est même à travers la matière que l’on prend en compte l’impact de l’immatériel. Par exemple, dans les comptabilités nationales modernes les deux notions centrales sont le produit intérieur brut en valeur et sa transformation – dite en volume – pour tenir compte de l’érosion monétaire. Une telle approche quantificatrice est insuffisante, mais justifiée par des concepts anciens.

D’abord parce que beaucoup de pays développés sont fondamentalement physiocrates et croient, dans l’activité des hommes, à la primauté des richesses naturelles, de la terre, sur le génie humain capable de les transformer. Tous les économistes classiques, jusqu’à une date récente, étaient d’accord pour considérer que les seuls facteurs importants de l’activité étaient le travail et le capital (dans son sens d’outil de production) sans tenir pratiquement compte dans l’analyse de ce troisième facteur (expérience, imagination, créativité, organisation, etc.) qui contribue pourtant à accentuer les différences entre pays à niveau technique et à outillage comparables.

Enfin nous vivons toujours sur des situations analysées en termes de passage de la pénurie à l’abondance – sous-entendu de biens matériels – et nous ne sommes pas encore passés à la notion plus complexe et plus vraie de l’abondance réelle des possibilités de réponses à des besoins accrus et, par ailleurs de pénurie de la réflexion des hommes sur la signification de la croissance.

Et pourtant même imparfaites, même tronquées, les indications fournies sur les situations présentes montrent clairement les tendances de fond. Si l’on en prend pour preuve la structure du budget des ménages dans les pays développés, on assiste depuis trente ans, partout, à une diminution des dépenses quantitatives (alimentation et habillement par exemple) et à une augmentation parfois discrète – culture – parfois explosive – service de santé et de communication – de dépenses dont les réponses ont comme caractéristique d’être beaucoup moins matérielles que les premières. C’est de surcroît dans ces nouvelles consommations que s’inscrivent les progrès les plus décisifs (haute-fidélité, télévision, etc.). Ainsi le software existe, nous le rencontrons tous les jours.

La montée du phénomène

Les causes de cette intrusion rapide de la dématérialisation dans nos actions et dans nos consommations sont évidemment multiples. Si l’on jette d’ailleurs un coup d’oeil sur les progrès de la science au cours des dernières décennies, on constate que certaines découvertes décisives portent précisément sur la connaissance de l’invisible, qu’il s’agisse de l’atome, des radiations, des ondes, de l’énergie solaire et de bien d’autres éléments ; c’est sur l’infiniment petit et sur l’infiniment abstrait que s’est porté l’effort des chercheurs et des techniciens. Mais l’interdépendance technique, géographique et économique des sociétés modernes joue de son côté un rôle considérable dans la montée de la dématérialisation. En effet, la circulation croissante des hommes et des idées, du progrès, nivelle les possibilités des pays riches – en amplifiant d’ailleurs les difficultés des autres – et fait porter le poids de la croissance ou de l’échec sur la capacité d’organisation, la vitesse de réaction à l’environnement, la mise en place de réseaux, autant d’éléments parfaitement dématérialisés…

Dans le même temps, il est devenu banal de le signaler, les changements de dimensions dans la production ou dans les échanges entraînent la nécessité de prendre en compte très rigoureusement les éléments des choix prospectifs. La transformation d’une chaîne de production en un outil plus performant ne dépend plus de la solidité du matériel mais de son caractère d’obsolescence et de sa capacité à répondre aux à-coups de la conjoncture.

En définitive, c’est la complexité croissante de la procédure de l’action qui caractérise largement l’état de dématérialisation. Non pas que la complexité soit une fin en soi mais elle s’impose comme une nécessité inéluctable devant les enjeux des sociétés modernes : nous sommes entrés dans une société d’intermédiaires où la relation de l’action à sa conséquence est de plus en plus distendue, et où les signes de l’action doivent être en permanence décodés. Ainsi en va-t-il des administrations – publiques ou privées – des institutions monétaires – nationales ou internationales – de la montée de l’informatique, des structures d animation culturelle et sociale, etc. Car la dématérialisation est une réponse de l’esprit humain à l’ensemble des défis qui lui sont proposés et qu’il ne peut, sous peine de disparaître, que relever.

Pourquoi cette notion est-elle si rarement prise en compte ?

D’abord sans doute parce qu’elle est diffuse. La dématérialisation s’insinue dans tous les actes de notre vie. Dans le travail, par exemple, que dirait un mineur de fond du début du XIXe siècle s’il voyait les méthodes actuelles d’extraction des minerais ? Que diront nos petits-enfants de nos modes actuels de transport ?

Ensuite parce qu’elle reste appliquée souvent, nous l’avons déjà souligné, à un support matériel ; et il fallait à André Turcat toute la réflexion sur ce sujet pour dire à l’issue du premier vol d’essai de Concorde : « j’avais le sentiment d’être aux commandes de dix milliards de matière grise ». On attendait qu’il dise que c’était un bel avion…

Parce que la dématérialisation est aujourd’hui plus intellectuelle que globale, plus raisonnement qu’intuition, plus résultat d’une recherche que fille de l’instinct. Enfin parce que notre éducation ne nous entraîne pas à la saisir là où elle est. Nos sens sont entraînés autrement, plus tournés vers le quantitatif et le physique que vers le qualitatif et l’invisible. En d’autres termes il y a effectivement un couple automobile-conducteur, il n’y a pas de couple spectateur-télévision. Donc la dématérialisation, impalpable, intellectuelle, nous distançant de la réalité par rapport à la sécurité qu’apporte la matière nous fait peur et nous la rejetons.

Quelques problèmes d’aujourd’hui et la dématérialisation

Et pourtant, si l’on analyse à la lumière de ce concept nouveau quelques grands sujets de préoccupation actuels, le paysage change singulièrement.

L’inflation. Son importance et sa mesure s’effectuent aujourd’hui classiquement par l’intermédiaire de la hausse des prix. Mais, au-delà des causes mécaniques dont l’analyse fait les délices des keynésiens et des antikeynésiens ne conviendrait-il pas de voir dans quelle mesure les processus de dématérialisation, par exemple au niveau de l’organisation des producteurs – et de la quasi-absence d’organisation des consommateurs – créent un processus de pouvoir au profit des premiers par le simple fait qu’ils ont plus rigoureusement intégré la possibilité de l’organisation et de la productivité que ne l’ont fait les seconds. Au niveau même de la mesure de la valeur des biens et des services produits, s’il est relativement aisé de valoriser le temps nécessaire à la production d’un lingot d’aluminium, quel est le prix de référence d’une amélioration des modalités de communication dans l’entreprise ou d’une meilleure information ? Car si la productivité physique est bien connue, la productivité de l’invisible est beaucoup plus délicate à cerner. De la même façon les constatations récentes sur la diminution de la rentabilité du capital investi dans tous les pays développés amènent à se poser la question des critères de l’investissement. N’est-on pas davantage aujourd’hui tenté de répondre au problème sur le comment produire alors qu’il vaudrait mieux s’interroger sur le pourquoi produire ?

De la même façon, ce n’est pas d’hier que datent les cris d’alarme sur les limites évidentes de la croissance matérielle. On sait, en poussant les choses à l’absurde, qu’avant la fin du XXIe siècle, au taux de croissance matérielle actuel, l’Europe produirait en un an le poids de la terre et de la lune réunies. Mais de telles étrangetés ne modifient pas encore sensiblement les attitudes des décideurs car la croissance continue à s’analyser à travers les quantités physiques et non pas à travers ce qui fait pourtant la vérité de l’activité économique, c’est-à-dire l’intensité des échanges. Or la croissance de cette intensité entre les personnes, entre les personnes et les groupes, entre les groupes ne connaît pas aujourd’hui de limite perceptible. Dès lors, si les réponses à ces échanges ne sont pas simplement liées à la matière, les limites de la croissance dématérialisée se trouvent reportées à un futur non-imaginable.

La dématérialisation conditionne notre avenir

Elle conditionne bien sûr, nous l’avons dit, l’expression et la satisfaction de nos besoins. Là n’est pas le moindre paradoxe de ce concept dans son application quotidienne. En effet, on pourrait être tenté de se laisser abuser, dans des activités nouvelles de santé, d’éducation, d’information, d’activités culturelles et civiques par le poids des investissements, grands mangeurs d’énergie classique et de matière. En fait de plus en plus, même si ces investissements sont matérialisés dans des hôpitaux, des écoles, des pylônes de télévision, ces réalisations ne sont que le préalable au fonctionnement répétitif de services dont la production physique est quantitativement négligeable par rapport à la valeur ajoutée sociale qu’ils apportent. Par exemple, le but final d’un hôpital est de faire sortir en bonne santé des personnes qui y sont entrées malades sans que l’on puisse véritablement dire que la production physique intervienne à quelque moment comme une donnée significative dans son fonctionnement. Car des activités dématérialisées permettent de construire des pyramides à l’envers, dont la base est étroite et bien sûr matérielle, mais dont le développement est infini et fait davantage d’expérience, de compétence et d’animation que de matière.

Elle conditionne aussi nos comportements individuels à l’égard de la vie, car elle peut être pour les uns symbole du progrès humain, pour d’autres insignifiance de l’évolution. Elle peut être l’occasion de renouveler les relations avec les autres ou de fuir devant la complexité des nouveaux systèmes. Elle peut être, car elle crée une distanciation par rapport au réel – au concret diraient certains – considérée comme une réduction de la vie ou elle conduit au contraire à l’approfondissement du monde qui nous entoure. En fait ce mouvement vers la dématérialisation, exaltant pour la pure intelligence, risque d’avoir des conséquences très importantes et très variées :

• Très importantes

Car elle détruit une hiérarchie ancestrale. L’enfant devient « aussi fort »que l’adulte (ou du moins n’a pas besoin d’acquérir la force de l’adulte). Et le classement entre hommes issu de la force physique, de l’habileté manuelle et des qualités de leur mise en œuvre (courage, ténacité, patience, continuité, etc.) tend à se modifier au profit de l’appréciation de l’intelligence et du savoir.

Car elle conduit à l’art abstrait, où pour l’architecture, pour la décoration, pour la musique le rapport de la main à la matière et à l’instrument se trouve supprimé, tandis que, pour la peinture, l’exactitude de la reproduction perd de son intérêt puisque le modèle (vivant ou naturel) n’exprime plus l’essentiel.

• Très variées

Car elle dévalorise le quantitatif – ce qui peut être bon ou mauvais, puisque l’on considère comme référence le qualitatif – qu’on lui oppose – sans l’avoir expérimenté et donc sans savoir ni ce qu’il est, ni ce à quoi il conduit.

Car elle surdimensionne – pour l’instant – l’intelligence, sans s’attacher autant à d’autres éléments – aussi immatériels – (intuition, imagination, sensibilité, affectivité, etc.) et risque donc de « déséquilibrer »les personnes, dans tout une partie de leur vie.

Car elle ouvre à l’homme – et à ses faibles forces – une dimension pour l’action qui dépasse (ou dépassera vite) ce qu’il avait si longtemps rêvé de plus fou (voler comme l’oiseau, aller sur la lune, construire l’avenir, etc.).

Enfin elle conditionne l’exercice du pouvoir. On voit dès aujourd’hui, devant la complexité des paramètres à prendre en compte pour la décision, des situations dans lesquelles la décision s’impose pratiquement toute seule sans que personne n’en prenne la responsabilité identifiée.

Cette constatation se relie au pouvoir croissant et informel des intermédiaires dans les processus de décision. Car ne pas savoir qui décide de l’implantation d’une ligne nouvelle de chemin de fer, d’un tracé d’autoroute conduit en fait à une matérialisation irréversible d’un cadre de vie dans lequel devront s’épanouir des hommes.

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Une telle analyse doit se développer au plan géopolitique car, au fur et à mesure que va se développer ce poids nouveau de l’immatériel dans les échanges entre les pays et les régions du monde, nous risquons d’assister à une nouvelle spécialisation internationale où la véritable valorisation, celle de la recherche, de l’invention, de l’imagination, de l’organisation, sera confisquée par les pays déjà les plus « avancés » ; et ne risque-t-on pas d’assister à une nouvelle césure économique mondiale à un niveau de complexité différent de celui d’aujourd’hui consacrant la domination de l’homme blanc sur le reste du monde ? Encore que la Chine aujourd’hui, d’autres pays demain, qui n’ont pas été embarqués dans la grande aventure du rationalisme technique et de l’industrialisation à outrance ont, sans doute, sur la réflexion et les modes de vie dématérialisés une expérience plus grande que celle dont nous disposons.

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Ce nouveau défi lancé à l’humanité à la fin du XXe siècle exige une pédagogie du citoyen. Nous vivons sur des concepts archaïques, des idées reçues, des comportements passéistes dont nos plus folles imaginations n’envisagent que l’extrapolation. Alors que c’est d’un changement de nature du monde qui nous entoure qu’il s’agit. Ce monde sera inhumain si la personne dans sa plénitude n’en est pas l’acteur permanent et conscient. L’entraînement du citoyen à cette nouvelle dimension n’est pas un luxe ou un progrès, elle est une évidente nécessité.

L’entrée en force de la dématérialisation dans nos modes de vie implique aussi une recherche radicale sur les nouveaux outils d’analyse de la réalité économique et sociale, sur ses progrès et ses insuffisances. On ne peut plus dès lors se contenter d’agréger des quantités physiques, il faut réinventer la prise en compte de l’invisible et du qualitatif. Elle implique aussi un autre type d’organisation économique et sociale car si nous entrons demain dans la civilisation de l’intermédiaire, cela suppose un meilleur degré de pertinence entre l’action et ses conséquences, entre l’organisation et ses conditions de fonctionnement, entre la matière et l’esprit. Cela suppose enfin de retrouver un système de valeurs pour l’organisation sociale car si l’on peut construire des automobiles et des HLM sans se préoccuper de leur signification globale pour la personne et pour les groupes, comment concevoir des activités dématérialisées quantitativement importantes comme l’éducation et l’information sans un système de valeurs de référence à la personne? La puissance est aujourd’hui du côté de la matière, la sagesse sera-t-elle demain du côté de la dématérialisation ?

© SICS – Reproduction autorisée sous réserve d’indication de source.

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