Prospective - Edito : les meilleures intentions

Les décisions publiques sont adoptées, en principe, au nom de bonnes intentions. Mais elles n’ont pas toujours les conséquences qu’on en attendait. En voici quatre : une bêtise des années 1960, une catastrophe des années 1980, une règlementation en cours, une réinvention pour un avenir proche.

À Vilnius, en Lithuanie, parmi environ 500 squelettes enterrés depuis des siècles dans la crypte d’une église, gisaient 200 corps entiers, avec leurs vêtements, leur chair, leurs organes : les conditions atmosphériques de la crypte les avaient naturellement momifiés. Un sujet d’étude formidable pour qui s’intéresse à l’histoire des maladies ! Au début des années 1960, craignant que des bactéries et des virus dont ces cadavres pouvaient être porteurs ne s’échappent et ne déclenchent une épidémie, les autorités ont ordonné que les momies soient enfermées derrière un mur de verre hermétiquement scellé. Et c’est ainsi que, dans un environnement soudain humide et privé d’air, elles ont commencé à pourrir…

La politique chinoise de l’enfant unique avait pour but de mettre fin aux famines. C’est par la force et la violence qu’elle fut appliquée : de 1980 à 2014, 324 millions de Chinoises ont dû subir la pose d’un stérilet et 107 millions une ligature des trompes ; le deuxième enfant n’avait pas d’existence officielle, il n’avait droit ni à l’éducation ni aux soins, et ses parents, s’ils étaient fonctionnaires, perdaient leur emploi. On sait ce qu’il en est résulté : enfant roi, gâté-pourri, puis, une fois adulte, obligé de subvenir aux besoins de tous ses anciens ; déséquilibre démographique entre filles et garçons ; vieillissement de la population. Conscientes aujourd'hui du désastre qu’elles ont provoqué, les autorités tentent de convaincre les familles d’avoir un deuxième enfant, mais l’incitation ne fonctionne pas bien quand elle suit l’intimidation : cette nouvelle intervention dans la vie intime des couples suscite l’indignation. De toute façon, il est trop tard : le rebond de la fécondité sera insuffisant pour ralentir significativement le vieillissement de la population. Il aurait tellement mieux valu que les pouvoirs publics chinois s’abstiennent de se mêler de ce qui regarde les gens…

L’interdiction de la vaisselle jetable, après celle des sacs en plastique, a toutes les apparences d’une mesure vertueuse pour l’environnement. Mais, faute de matériaux de substitution, elle s’avère un vrai casse-tête pour les industriels. La vaisselle en carton n’est pas une alternative satisfaisante et on ne par ailleurs des couverts en carton ne serviraient à rien. D’où l’invention de la vaisselle à croquer. Après les petites cuillères en sucre, voici celles en biscuit à partir de millet ou de sorgho (au goût de gingembre, céleri, carotte). Des verrines fabriquées à partir de pomme de terre apparaissent et peut-être bientôt des canettes à base d’algues…

Une cinquantaine d’espèces animales sont menacées d’extinction d’ici à la fin du siècle. Beaucoup ont déjà disparu, qui avaient leur place dans l’équilibre naturel, comme le pigeon voyageur, allié des arbres à feuilles caduques. Il sera possible, dans un avenir assez proche, de les faire revivre en croisant leur ADN avec des animaux actuels assez proches. Une technique fascinante sur le plan scientifique, mais au coût si élevé qu’on ne pourra pas les sauver tous. Il faudra donc faire des arbitrages, laisser de côté le spectaculaire pour privilégier l’utile. Et puis, faudra-t-il vraiment les lancer dans de telles prouesses, quand on sait que faire revivre un animal qui n’existe plus coûte trois à huit fois ce que coûterait la sauvegarde d’un animal qui existe encore. Vaut-il mieux ressusciter les mammouths ou protéger les éléphants ?

Chacune de ces histoires comporte sa morale particulière. Leur point commun, c’est la difficulté de faire la différence entre le bien et le mal, de savoir qui porte la responsabilité des conséquences (d’où les postes où l’on nomme quelqu’un d’assez jeune pour qu’il les vive), de savoir que les choix sont rarement réversibles (d’où les postes où on nomme quelqu’un d’assez vieux pour avoir l’espoir de le changer).

Il faut quelquefois aller contre l’opinion pour imposer une mesure salutaire, comme la vaccination qui protège non seulement ceux qui la reçoivent mais aussi tous les autres. On n’est jamais à l’abri de décisions stupides, suscitées par des croyances du moment. Qui est légitime pour décider ? Au nom de quoi ? Le bon sens peut être un faux ami. L’arrogance devrait-elle être rangée parmi les péchés capitaux ? Va-t-on par exemple, au nom d’un nouveau puritanisme, décrocher les toiles de Balthus et de Picasso et passer le plafond de la Chapelle Sixtine à la chaux ?

Hélène Braun

Good morning India !

Les ingénieurs de la Silicon Valley se demandaient pourquoi tant de smartphones de l’autre côté du monde étaient soudain saturés en milieu de journée.

Ils ont fini par comprendre ce qui se passait. Très tôt le matin, des millions et des millions d’Indiens envoient sur WhatsApp des souhaits de bonne journée à tous leurs contacts, parents, amis, inconnus, souhaits assortis de la photo d’un tournesol, d’un bébé, d’un oiseau ou d’un lever de soleil.

Parmi les images les plus populaires, un enfant coiffé d’un feutre dit, la main sur la poitrine, : « Le cœur est la seule chose au monde qui fonctionne en permanence. Que votre cœur et celui de ceux qui vous sont chers soient heureux. Bonne journée ! » ou le dieu Krisha avec ce sous-titre : « Bonne journée. Les prières silencieuses atteignent Dieu plus vite car elles ne sont pas entravées par le poids des mots. »

Un des adeptes les plus enthousiastes est le premier ministre Narendra Modi. Il se lève à 5 h du matin, fait son yoga, puis bombarde les foules de messages … et se plaint s’il ne reçoit pas de réponse.

Il est important pour les Indiens de faire partie de larges cercles de collègues, de parents, d’amis. Les fêtes de famille rassemblent des centaines voire des milliers de personnes. Les réseaux sociaux en sont une déclinaison facile et gratuite.

M. Sharma, 71 ans, vient de s’acheter un smartphone et il se régale. Chaque matin vers 6 h, il envoie des vœux en images à plus de 50 correspondants. Sa nièce de 24 ans se plaint : « j’aime bien mon oncle et je le respecte, j’apprécie les nouvelles technologies, mais j’en ai assez de ces messages quotidiens ! »

Les ingénieurs de Google ont trouvé la parade : une application qui repère ces messages et les efface. Plus de dix millions d’Indiens l’ont déjà téléchargée, récupérant ainsi un gigabit chacun sur leur smartphone.

D’où ce nouveau message : « limitons ce qui nous limite au lieu de limiter nos limitations», sur fond de coucher de soleil.

Newley Purnell – The Wall Street Journal – 22 janvier 2018

Comment le cerveau apprend-il à lire ?

Chaque fois qu’un enfant apprend à lire, c’est un miracle, car il adapte son cerveau à une invention récente, celle de l’écriture, il y a 6 000 ans. Stanislas Dehaene, chercheur en science cognitives, professeur au Collège de France, président du Conseil scientifique de l’Éducation nationale et le neurologue Laurent Cohen, expliquent ce prodige.

Le cerveau bricole, recycle une région qui, chez les jeunes enfants et les illettrés sert à reconnaître le contour des objets. C’est ce qui explique par exemple qu’en apprenant à lire tous les enfants confondent les « b » et les « d » : nos aires visuelle reconnaissent des objets qui, dans la nature, sont symétriques, répondent de la même manière au profil gauche et droit du même visage. Apprendre à lire, c’est désapprendre cette invariance en miroir. 

Cette zone se trouve au même endroit du cerveau chez tous les lecteurs du monde. Sa lésion provoque une perte sélective de la capacité de lire, mais pas de celle d’écrire.

Apprendre à lire résulte d’un double processus : la « boîte aux lettres du cerveau » se spécialise dans la reconnaissance des syllabes et des mots (graphèmes) ; et elle se connecte aux régions qui traitent les sons du langage (phonèmes). « Les règle de correspondance graphème-phonème ne vont pas de soi pour l’enfant ; il faut les lui enseigner explicitement ». La connaissance des phonèmes, la richesse du vocabulaire oral et la présence de livres dans l’environnement de l’enfant concourent à la réussite de cet apprentissage.

Toutes nos inventions culturelles doivent de même utiliser d’une façon nouvelle des circuits neuronaux hérités de nos ancêtres. Chez les musiciens professionnels, l’activation des zones de la musique dans le cerveau chasse un peu de côté celle de la boîte aux lettres. L’aire des maths pousse de côté celle des visages, ce qui explique peut-être pourquoi nombreux sont les mathématiciens distraits et peu physionomistes.

Florence Rosier – Le Monde – 10 janvier 2018

Novlangue

J’ai donné un coup de fil à un ami, et je lui ai demandé ce qu’il faisait.
Il m'a répondu qu’il travaillait sur  « le traitement aqua-thermique des céramiques, du verre, de l’aluminium et de l’acier sous un environnement contraint. »
Je lui ai demandé des précisions et il m'a déclaré qu’en fait  « il lavait la vaisselle à l’eau chaude ... sous la surveillance de sa femme. » 

Sa créativité verbale m’a impressionné. Elle m’a donné l’idée d’aller sur LinkedIn, caverne d’Ali Baba d’appellations intergalactiques pour désigner les secteurs d’activités : « networking enhancement », « holacracy », « global motivation insight », « transition transformation », « change management » « thought leadership »… Les contacts se présentent comme experts, conseillers, consultants, senior advisers, business managers, officers. Beaucoup se sont bombardés CEO, founder, owner, managing partner – autrement dit « patron de moi-même », comme l’admet honnêtement l’un d’entre eux.  

Une minorité se reconnaît encore un métier à l’ancienne : architecte, jardinier, banquier, professeur, comptable, pilote d’avion, médecin ou réalisateur…

La novlangue est la langue officielle d'Océania, inventée par George Orwell pour son roman 1984…

Gaspard Koenig – Les Echos – 10 janvier 2018

Prospective.fr 

Le président du Kazakhstan apostrophe l’écriture

Le kazakh, langue longtemps orale, apparentée au turc, est apparu chez des bergers nomades. Comment le transcrire ? Pendant des siècles, on utilisa l’alphabet arabe. Après un rapide passage à l’alphabet latin au début du XXème siècle, en 1917 à l’initiative des leaders communistes eux-mêmes, c’est la graphie des occupants soviétiques qui prévalut : un alphabet cyrillique légèrement modifié pour s’adapter aux particularités de la langue kazakh.

Après la chute de l’empire soviétique en 1991, le pays, sous la présidence de  Nursultan A. Nazarbayev, a réussi son indépendance : l’anglais a rejoint  le russe dans l’apprentissage d’une deuxième langue, d’innombrables films et des émissions de télévision en kazakh ont remis à l’honneur la culture locale et les traditions nomades oubliées. La république du Kazakhstan a réussi son indépendance : c’est le pays le plus stable et le plus prospère parmi les anciennes républiques soviétiques de la région.

Nursultan A. Nazarbayev souhaite faire un pas de plus dans la rupture avec l’influence de Moscou : passer de l’alphabet cyrillique à l’alphabet latin. Problème : il existe dans le kazakh des sons qui n’existent pas ailleurs. La plupart des linguistes recommandent de suivre l’exemple turc en ajoutant aux voyelles divers accents et des diphtongues. Mais le président a décidé qu’ils seraient transcrits par des apostrophes.

Beaucoup s’inquiètent : l’écriture qui en résultera « fait mal aux yeux » : par exemple, « Qazaqstan Respyb’bli ‘kasy » ! D’autre part et surtout, cette graphie rendra impossibles les recherches sur Google.

Andrew Higgins – International New York Times – 17 janvier 2018

Mon beau chameau, roi du désert

Autrefois les chameaux étaient, dans le désert, le seul moyen de transport. Mis au chômage par les camions et les 4x4, ils sont restés un trésor national en Arabie Saoudite. Plus de 300 000 visiteurs assistent pendant un mois à la fête organisée chaque année à Rumah en leur honneur. Celle-ci rassemble 30 000 chameaux : des courses et diverses démonstrations animent cette manifestation. Les prix remportés par les propriétaires s’élèvent au total à 57 millions de dollars.

La plus spectaculaire des épreuves est le concours de beauté.  Un port gracieux, une démarche chaloupée, des bosses bien rondes, de longs cous, des joues pleines, des nez larges, des lèvres tombantes, voilà ce qui plaît.

Mais cette année, le dopage a frappé dans ce domaine aussi. Les injections de botox, voilà l’ennemi qu’il fallait identifier. Une douzaine de concurrents étaient trop beaux pour être vrais : ils ont été disqualifiés. 

Ceylan Yeginsu – International New York Times – 27 janvier 2018

 

Sel de mer de l’Himalaya et autres billevesées

Il en va des médecins comme de tous les autres. Plus ils sont qualifiés et capables, plus ils sont conscients de leurs limites. Les autres professionnels de la santé, diététiciens, kinésithérapeutes, psychologues, font de même. Ils ne cessent, individuellement et en équipes, de remettre en question leurs pratiques, d’examiner leurs erreurs, d’imaginer des améliorations. C’est ainsi par exemple que les recommandations et les prescriptions en matière de pression artérielle, traitement hormonal, antidouleurs évoluent et changent. Les échecs comme les réussites font avancer la recherche.

À l’inverse, moins vous en savez, moins vous êtes capable de reconnaitre votre incompétence et vos erreurs. C’est ce qui explique le succès d’imposteurs, souvent très convaincants.   

Ainsi un chef cuisinier célèbre, vante les effets bénéfiques pour la santé de ce qu’il dénomme « le régime paléolithique » et dans la foulée aussi d’avoir des avis bien tranchés sur le fluor, les crèmes solaires et les vaccinations. Aux critiques, il rétorque : « De quelles qualifications ai-je besoin ? Pourquoi étudier une science dépassée, financée par l’industrie, biaisée, et qui n’obtient pas de résultat ? Le bon sens suffit. »

Difficile de contredire la véhémence des gourous qui s’expriment dans un méli-mélo de langage médical, évoquent des « spécialités », des « protocoles », inventent des métaphores fantaisistes comme « la fatigue d’adrénaline » et recommandent  du « basilic sacré », du « bouillon d’os », du « sel de mer de l’Himalaya »…

En face de la connaissance magique, on est comme un ingénieur en aérodynamique face au conservateur d’un musée d’OVNI qui lui dirait : « vous n’avez pas l’autorité nécessaire puisque vous ne vous êtes pas renseigné sur l’affaire de Roswell (l’écrasement en 1947 d’une soucoupe volante) et n’êtes pas allé voir sur Internet des vidéos de la dissection de l’extraterrestre qui la pilotait. »

Comme l’écrit Nassim Nicholas Taleb, le problème, c’est que c’est souvent « le plus intolérant qui l’emporte ».

Lysa Pryor, médecin – International New York Times – 6 janvier 2018

Nassim Nicholas Taleb – Jouer sa peau – Ed. Les Belles lettres - 2018

À vue de nez

On a longtemps supposé qu’en se redressant sur ses deux jambes, l’homme avait gagné en vision et perdu en olfaction. À l’appui de cette thèse, notre vocabulaire visuel sans limites et un lexique des odeurs assez pauvre.

Mais les Jahai, chasseurs-cueilleurs de Malaisie, disposent de nombreux termes pour différencier les odeurs. Lors d’un test, alors que les témoins malaisiens occidentalisés séchaient lamentablement à reconnaître les yeux fermés la cannelle, la fumée, le savon, etc. eux, ont su les nommer et ont réussi par ailleurs un test visuel.

Cette compétence est-elle due à leur langue, leur environnement ou leur mode de vie ?

Pour le savoir, la psychologue néerlandaise Asifa Majid et la linguiste suédoise Nicole Kruspe ont présenté 16 odeurs et 80 couleurs à deux groupes ethniques voisins, parlant deux langues proches de celle des Jahai, vivant dans la même forêt tropicale humide, particulièrement riche en parfums – il y pousse 850 espèces d’orchidées.

Les chasseurs-cueilleurs Semaq Beri ont montré les mêmes compétences pour les odeurs que pour les couleurs. Mais les Samalai, horticulteurs pratiquant la culture sur brûlis, se sont comportés comme des anglophones.

Conclusion : nous n’avons pas perdu notre odorat au fil de l’évolution ; ce sont les circonstances dans lesquelles nous vivons qui nous en éloignent. Les deux chercheuses vont poursuivre l’expérience. Elles aimeraient notamment comprendre si la différence entre les groupes humains réside dans la perception des odeurs ou dans la capacité à les nommer.

L’olfaction ne dépend pas que des modes de vie. Elle est aussi en lien avec notre horloge biologique. Ainsi, nous y sommes bien plus réceptifs au moment de l’endormissement qu’au réveil. C’est une  découverte fortuite de chercheurs de l’Université Brown au cours d’une étude plus large destinée à explorer l’influence de l’odorat des adolescents sur l’obésité.

Veronique Greenwood – International New York Times – 18 novembre 2017

Nathaniel Herzberg – Le Monde – 24 janvier 2018

Sous les pavés, la ville

Dans les sous-sols de Paris, il y a de la terre, des pierres, des câbles, des tuyaux, des tunnels, des carrières, des caves, des couloirs, des égouts, des infrastructures, des métros…et prochainement des chantiers.

L’appel à projets, « Les Dessous de Paris », lancé au printemps 2017, propose d’investir les tunnels, les réservoirs d’eau, les parkings, les caves et les gares à l’abandon (on prévoit par exemple que la voiture autonome va libérer 80% des parkings souterrains).Architectes, urbanistes, promoteurs, artistes, paysagistes, collectifs de citoyens ont déposé deux cents projets de commerces, fermes urbaines, lieux festifs, incubateurs ou centres logistiques.

Depuis plusieurs décennies déjà, Montréal creuse sous ses églises, ses routes et ses buildings pour créer « la ville intérieure » : 1 800 commerces et un réseau piéton de 32 km de galeries, d’escaliers et de vastes places souterraines où transitent chaque jour, à l’abri des rigueurs hivernales, près de 500 000 personnes.

À partir des premières excavations taillées pendant la guerre froide, la ville d’Helsinki continue de creuser un complexe de 400 tunnels capables d’abriter ses 600 000 habitantes pour décongestionner la surface en déplaçant des piscines, des stades, des datas centers…

Le principal problème de ces souterrains, c’est la lumière. À Marseille, Corinne Vezzoni a réalisé une station de métro le long d’une faille à ciel ouvert. Dominique Perrault, architecte de la BNF et de son puits de lumière, imagine une avenue Foch débarrassée de ses voitures et creusée en son centre. Un projet pour Mexico, « gratte-terre », propose un bâtiment conique enfoncé de 300 mètres, surmonté d’une dalle de verre pour baigner ses 65 étages de la lumière du soleil.

Paul Molga – Les Echos – 16 janvier 2018

Vingt mille lieux sous la terre – Liaison n°117 – édité par la Préfecture de police de Paris – 2017

Des jeux de rôles pour les soignants

Pour réagir face à un arrêt cardiaque ou réaliser une ponction lombaire, les futurs infirmiers et médecins peuvent s’entraîner sur des mannequins. Mais comment les préparer aux réactions des malades, à l’agressivité de celui qui a attendu trop longtemps aux urgences, à la crise de larmes d’un parent qui vient de perdre un enfant ?

À l’Institut de formation en soins infirmiers du lycée Rabelais, à Paris, la compagnie de comédiens Kicékafessa intervient régulièrement pour former les étudiants aux relations avec les patients ou leurs familles. Les cas sont imaginés par les formateurs puis soumis aux comédiens qui se lancent dans une improvisation face à l’élève infirmier. Après chaque jeu, vient le débriefing.

« Les compétences relationnelles ne se travaillent pas selon une fiche technique. Il faut apprendre à nos étudiants à aller chercher dans quelle dynamique est le malade, parfois reculer le chariot pour se mettre en situation d’écoute. Et ensuite seulement procéder au soin », commente Nadine Pézière, formatrice. « Au final, c’est toute la chaîne de soins qui s’améliore : un patient qui se sent en confiance suivra mieux son traitement et acceptera plus tranquillement une perfusion ou une chimio. »

À l’université Paris-Descartes on fait aussi appel à des comédiens pour apprendre aux étudiants en médecine à gérer le relationnel, par exemple les situations où médecins, infirmiers et pompiers doivent travailler ensemble dans l’urgence.

Hélène Seingier – Le Monde – 16 janvier 2018

Obsolescence programmée

1ère session Chat :

- Client : J’ai besoin, pour mon imprimante [référence] de cartouches [référence].  Je ne les trouve plus votre site.

-  Agent : Bonjour, bienvenue au Service d’aide à l’achat en ligne de …, je suis … et mon adresse email est bien …

- OK, mais vous ne répondez pas à ma question : comment me procurer ces cartouches ?

- En qualité d’ingénieur commercial, je ne dispose pas de toutes les informations pour répondre à votre demande. Je dois vous inviter à prendre contact avec le Service Technique sur le N° 09 etc. ou bien par courriel à  http://support.etc.

- Je vais le faire, mais c'est un peu fort : je veux acheter un produit, je m'adresse au service commercial. Il ne s'agit pas d'une panne technique ! Sans parler du fait que j'ai d'abord été orientée vers un numéro de téléphone payant qui m'a fait naviguer de service en service avant de me raccrocher au nez (en me remerciant).

2ème session chat :

- J'ai besoin, pour mon imprimante [référence] de cartouches [référence] et je ne les trouve pas sur votre site. Mon précédent correspondant sur ce chat m'a dit qu'il ne pouvait pas répondre et que je devais m'adresser à vos services techniques. Ces derniers me renvoient en disant que ma question ne les concerne pas mais dépend du service commercial uniquement en ligne ! C’est-à-dire vous…

- On vend plus ces cartouches (sic)

- Existe-t-il d'autres cartouches compatibles avec cette imprimante ?

- Non.

- C'est regrettable car c'est une imprimante-fax-scan qui marche très bien ! Le seul défaut était le prix de vos cartouches justement. Du coup je vais devoir en racheter une autre. Mais je vais changer de marque car non seulement vous assurez très mal le suivi mais encore vous venez, de service en service, de me faire perdre plus d’une heure juste pour un simple "non" !"

- Oui je comprends, desolé (sic)

Prospective.fr

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