EDITORIAUX 2002
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Mars 2002 Les quotas ont mauvaise réputation dès qu’il s’agit de limiter l’accès des personnes, notamment à l’éducation ou à l’emploi. C’est méconnaître qu’ils rendent aussi des services. Ainsi, aux Etats-Unis, les quotas ont contribué à la promotion sociale de la communauté noire ; en Inde, ils permettent aux enfants des castes défavorisées d’accéder à l’enseignement supérieur et à des emplois dans l’administration. Et s’il fallait des quotas en France ? Ils aideraient à mettre un terme à certaines des situations dans lesquelles on s’accorde à propos de ce qu’il faudrait faire, en sachant bien qu’on ne le fera pas : valoriser dans son ensemble la génération des jeunes, moins nombreuse que les précédentes, et dont le niveau global de compétence acquise déterminera, d’ici à peu d’années, le niveau de développement de la France ; promouvoir les emplois formateurs par rapport à ceux qui ne le sont pas ; dissoudre des dichotomies bien françaises, comme par exemple culture générale contre culture professionnelle ; réserver un rôle à des jeunes à qui, dans l’état actuel des choses, la société des adultes peut apparaître comme une immense nomenklatura. Des quotas permettraient aussi, sans trop attendre, – cessons d’accorder crédit, dans ces domaines, à des promesses lointaines – d’atteindre un objectif peut-être essentiel : mettre en place, à côté du système éducatif, un deuxième dispositif de régulation de l’entrée des jeunes dans la vie. Il ne s’agit ni de discuter les mérites du système existant, ni de prétendre le réformer. Mais de compenser le revers de son exigence : il est aussi une mécanique d’exclusion. Et l’exclusion n’est pas compatible avec l’impératif de la valorisation de la nouvelle génération dans son ensemble. Un deuxième système de régulation, indépendant du système éducatif, destiné à donner leur chance à ceux qui ne l’auraient pas eue autrement, ne peut revêtir au départ que la forme de quotas. Tout y tend, comme semble le présager, dans un contexte différent, la réussite de l’admission sur dossier de jeunes des banlieues à l’Institut d’Etudes politiques de Paris. Certes, les quotas ne sont pas une panacée. Nous n’oublions pas des précédents malheureux (récemment encore, le numerus clausus des médecins et des infirmières). Pourtant, étant donné la nécessité d’aller vite et d’exercer un effet de démonstration, ne nous interdisons pas cette voie de réflexion et d’action. Explorons-en les potentialités ! Qu’en pensez-vous ? Votre avis nous intéresse. |
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Citation
« Si le monde d’hier n’avait pas existé, celui d’aujourd’hui ne pourrait pas envisager celui de demain. »
Pierre Dac
Clin d’oeil
Les requins ont existé bien avant les arbres sur Terre et les anneaux autour de Saturne.
@quikipedia – 8 juin 2023 – cité par Prospect magazine – août-septembre 2023
À lire
Dans « L’homme, l’animal et l’éthique », Georges Chapouthier, neurobiologiste et philosophe, présente à propos de cette problématique les réponses de grands philosophes et les analyses de la biologie moderne concernant la douleur et la conscience. Il démontre comment l’apport des droits de l’animal a modifié la morale et donne des conseils pratiques sur ce qui pourrait être amélioré dans nos relations avec les animaux.
Il propose par ailleurs, aux associations et aux écoles, un jeu pédagogique : « La fresque des animaux »
https://www.jne-asso.org/2023/04/23/lhomme-lanimal-et-lethique-quelques-reflexions-essentielles/
Lire à ce sujet la « rencontre avec Georges Chapouthier »
À voir
Le « Festival Photo La Gacilly » propose une expérience photographique immersive et déambulatoire au cœur d’une trentaine de galeries à ciel ouvert, présentant le meilleur de la création photo contemporaine qui interroge notre relation au monde et à la nature.
Les photographies habillent les rues, les jardins et les venelles de La Gacilly, dont le magnifique patrimoine bâti et naturel offre un écrin parfait aux plus de 800 images exposées. L’espace public devient un espace scénique, partagé et accessible à tous, gratuitement.
Le thème de cette vingtième édition : « la nature en héritage ».
À La Gacilly en Bretagne, jusqu’au 1er octobre
https://www.festivalphoto-lagacilly.com/festivalphoto-lagacilly.com
Courrier des lecteurs
Après avoir lu votre édito de septembre 2022 sur le droit à l’image des léopards, ma compagne et moi nous nous sommes rendus compte qu’il y en avait partout. Nous avons donc inventé un jeu : chaque fois que nous voyions un vêtement ou un accessoire portant ces motifs (sur une personne, pas en photo ou dans une vitrine) nous avons mis I€ dans une tirelire (représentant un léopard, évidemment). Au bout de trois mois, nous avions économisé de quoi nous offrir dans un restaurant étoilé un délicieux repas … végétarien. Mieux que la Caisse d’Épargne !
SLG, Paris