EDITORIAUX 2004
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Juillet 2004
Prospective : Gaston Berger, Teilhard de Chardin et l’Europe La lecture de la conférence donnée par Gaston Berger le 6 mai 1960 à Clermont Ferrand*, contribue à éclairer en prospective la réflexion sur l’avenir de l’Europe, dont il n’était pourtant pas question dans cet exposé. En effet, rapportant la démarche de Teilhard, Gaston Berger expliquait qu’il est beaucoup moins important de se demander « où allons-nous ? » que de décider « qu’allons-nous faire maintenant ? ». Teilhard de Chardin comparait l’angoisse du changement que nous éprouvons à celle que peut ressentir une chrysalide dans sa conscience obscure. Celle-ci sent se décomposer l’organisme auquel elle était habituée et naître dans son corps des formes qui l’embarrassent. Mais « ces troubles qu’elle ressent, ces destructions qu’elle constate, cette reconstitution profonde de son être, ce sont des ailes qui poussent ». En d’autres termes, la nouvelle étape de l’Europe participe de la transformation générale. Teilhard et Berger nous avertissent que son avenir n’est pas préfiguré par le présent, il est plein de richesse, de surprises, d’accidents, de catastrophes, d’apothéoses : « tout cela seulement possible, mais tout cela réellement possible ». Et ils invitent l’homme à se positionner en regard de ces événements à la manière d’un inventeur, l’inventeur en prospective de son propre avenir. C’est dans la lumière de ces inspirations que nous ne joignons évidemment pas nos voix à toutes celles qui ont chanté la complainte déplorant le vote sanction aux élections européennes le 13 juin. Le sentiment européen ne s’est pas affaibli, il est entré dans les habitudes. En l’absence de péril immédiat, il n’éprouve pas le besoin de se manifester. Et on comprend les raisons pour lesquelles les électeurs, tant des pays déjà membres que des nouveaux, ont souhaité manifester leur mauvaise humeur : ils ne sont pas contents de leurs dirigeants nationaux ; on n’a pas su les convaincre de l’importance de cette élection… Bref, par une belle journée de printemps, ils ont préféré aller se promener… L’essentiel est ailleurs. Dans la chrysalide européenne, les ailes sont en train de pousser. Armand Braun * Gaston Berger, L’idée d’avenir et la pensée de Teilhard de Chardin, Prospective n° 7, avril 1961 |
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Citation
« Si le monde d’hier n’avait pas existé, celui d’aujourd’hui ne pourrait pas envisager celui de demain. »
Pierre Dac
Clin d’oeil
Les requins ont existé bien avant les arbres sur Terre et les anneaux autour de Saturne.
@quikipedia – 8 juin 2023 – cité par Prospect magazine – août-septembre 2023
À lire
Dans « L’homme, l’animal et l’éthique », Georges Chapouthier, neurobiologiste et philosophe, présente à propos de cette problématique les réponses de grands philosophes et les analyses de la biologie moderne concernant la douleur et la conscience. Il démontre comment l’apport des droits de l’animal a modifié la morale et donne des conseils pratiques sur ce qui pourrait être amélioré dans nos relations avec les animaux.
Il propose par ailleurs, aux associations et aux écoles, un jeu pédagogique : « La fresque des animaux »
https://www.jne-asso.org/2023/04/23/lhomme-lanimal-et-lethique-quelques-reflexions-essentielles/
Lire à ce sujet la « rencontre avec Georges Chapouthier »
À voir
Le « Festival Photo La Gacilly » propose une expérience photographique immersive et déambulatoire au cœur d’une trentaine de galeries à ciel ouvert, présentant le meilleur de la création photo contemporaine qui interroge notre relation au monde et à la nature.
Les photographies habillent les rues, les jardins et les venelles de La Gacilly, dont le magnifique patrimoine bâti et naturel offre un écrin parfait aux plus de 800 images exposées. L’espace public devient un espace scénique, partagé et accessible à tous, gratuitement.
Le thème de cette vingtième édition : « la nature en héritage ».
À La Gacilly en Bretagne, jusqu’au 1er octobre
https://www.festivalphoto-lagacilly.com/festivalphoto-lagacilly.com
Courrier des lecteurs
Après avoir lu votre édito de septembre 2022 sur le droit à l’image des léopards, ma compagne et moi nous nous sommes rendus compte qu’il y en avait partout. Nous avons donc inventé un jeu : chaque fois que nous voyions un vêtement ou un accessoire portant ces motifs (sur une personne, pas en photo ou dans une vitrine) nous avons mis I€ dans une tirelire (représentant un léopard, évidemment). Au bout de trois mois, nous avions économisé de quoi nous offrir dans un restaurant étoilé un délicieux repas … végétarien. Mieux que la Caisse d’Épargne !
SLG, Paris