EDITORIAUX 2004
|
Mai 2004
Prospective, science-fiction et utopie Nous célébrons ces jours-ci la naissance d’une nouvelle Europe, plus riche de possibles pour ses 435 millions de citoyens. C’est peut-être le moment de se souvenir qu’avant de devenir un projet prospectif, l’Europe a été une utopie. Que feront de l’Europe l’utopie, la science-fiction, la prospective ? C’est l’occasion de faire le point sur les rapports entre ces domaines. Entre utopie et prospective, il existe des traits communs : même recherche du souhaitable, associée à un souci éthique, même intérêt pour les architectures conceptuelles, même réflexion sur le monde. Mais aussi d’énormes différences : l’utopie, qui se veut infaillible et universelle, fonde des mondes idéaux… parfois clos, immobiles, voire intolérants. La prospective agit dans le monde tel qu’il est, tel qu’au fil du temps l’ont construit les personnes, telle qu’elle pressent qu’il pourrait devenir meilleur, avec le désir d’y contribuer. Comme la science-fiction, la prospective regarde vers le futur. Elles partagent le goût des innovations imaginatives. La science-fiction n’est pas toujours qu’un divertissement. Il arrive qu’elle exprime les incertitudes de l’époque, serve à dénoncer ses dérives. C’est le sens du combat engagé par de jeunes auteurs pour défendre les droits fondamentaux des personnes face à « la machine ». Il arrive aussi que la science-fiction rejoigne l’utopie et la prospective, à travers des œuvres d’une ampleur plus grande, comme celles de Kafka, Orwell ou Asimov… L’histoire de la construction européenne est en elle-même une démarche prospective : vision partagée de l’avenir, souvent en rupture avec les schémas conventionnels, travail en commun et transdisciplinarité, attention aux vrais enjeux, gestion de la durée pas à pas ; et enfin, et surtout, mise en œuvre réelle. Elle témoigne de ce qui fait la valeur de la prospective : un art de la conception et de la mise en œuvre de la décision pour notre époque. Bienvenue prospective à l’Europe telle qu’elle devient ! Armand Braun |
Chercher
Vu
Citation
« Si le monde d’hier n’avait pas existé, celui d’aujourd’hui ne pourrait pas envisager celui de demain. »
Pierre Dac
Clin d’oeil
Les requins ont existé bien avant les arbres sur Terre et les anneaux autour de Saturne.
@quikipedia – 8 juin 2023 – cité par Prospect magazine – août-septembre 2023
À lire
Dans « L’homme, l’animal et l’éthique », Georges Chapouthier, neurobiologiste et philosophe, présente à propos de cette problématique les réponses de grands philosophes et les analyses de la biologie moderne concernant la douleur et la conscience. Il démontre comment l’apport des droits de l’animal a modifié la morale et donne des conseils pratiques sur ce qui pourrait être amélioré dans nos relations avec les animaux.
Il propose par ailleurs, aux associations et aux écoles, un jeu pédagogique : « La fresque des animaux »
https://www.jne-asso.org/2023/04/23/lhomme-lanimal-et-lethique-quelques-reflexions-essentielles/
Lire à ce sujet la « rencontre avec Georges Chapouthier »
À voir
Le « Festival Photo La Gacilly » propose une expérience photographique immersive et déambulatoire au cœur d’une trentaine de galeries à ciel ouvert, présentant le meilleur de la création photo contemporaine qui interroge notre relation au monde et à la nature.
Les photographies habillent les rues, les jardins et les venelles de La Gacilly, dont le magnifique patrimoine bâti et naturel offre un écrin parfait aux plus de 800 images exposées. L’espace public devient un espace scénique, partagé et accessible à tous, gratuitement.
Le thème de cette vingtième édition : « la nature en héritage ».
À La Gacilly en Bretagne, jusqu’au 1er octobre
https://www.festivalphoto-lagacilly.com/festivalphoto-lagacilly.com
Courrier des lecteurs
Après avoir lu votre édito de septembre 2022 sur le droit à l’image des léopards, ma compagne et moi nous nous sommes rendus compte qu’il y en avait partout. Nous avons donc inventé un jeu : chaque fois que nous voyions un vêtement ou un accessoire portant ces motifs (sur une personne, pas en photo ou dans une vitrine) nous avons mis I€ dans une tirelire (représentant un léopard, évidemment). Au bout de trois mois, nous avions économisé de quoi nous offrir dans un restaurant étoilé un délicieux repas … végétarien. Mieux que la Caisse d’Épargne !
SLG, Paris