EDITORIAUX 2005
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Février 2005
Prospective des obscurs et des sans-grade 185 000 clandestins vivent en Corée du Sud, où ils ont en charge les travaux dits « 3D » (difficult, dirty, dangerous, c’est-à-dire difficiles, sales, dangereux) que les Coréens ne veulent pas accomplir. Ils constituent un prolétariat de travailleurs auxquels il est interdit d’adhérer à un syndicat, de disposer de biens, parfois même d’envoyer leurs enfants à l’école. Ils sont là parce que dès 1994, avec une approche qui conjuguait prévision et prospective, la Corée du Sud s’est inquiétée de la faiblesse du taux de natalité, aujourd’hui, à 1,19, le plus bas des pays de l’OCDE. Elle a, à l’époque, invité pour 3 ans 240 000 travailleurs en provenance de 15 pays dont le Bangladesh, le Pakistan, l’Ouzbékistan et le Vietnam. La plupart sont restés illégalement. La même situation se rencontre, avec les mêmes enjeux et la même absence de solution, dans le présent et en prospective, dans la plupart des pays développés, notamment en Europe, dont rêvent de plus en plus d’Africains, de Moyen-orientaux, d’Asiatiques. En France entre autres. Le Monde 2 consacrait récemment un reportage aux Africains. Après une traversée cauchemardesque du Sahara, ils atteignent la frontière, pratiquement infranchissable, entre le Maroc et Melilla, l’enclave espagnole. L’Europe est là, à Melilla et quelques kilomètres plus loin, avec la côte espagnole. Ils sont actuellement 600 réfugiés d’Afrique noire, échoués dans le camp de fortune de la forêt de Gourougou où ils affrontent des mois, voire des années durant, l’attente, le dénuement, la répression policière et parfois la mort. Mais rien ne saurait les candidats à l’exil. Faut-il en rester là ? Beaucoup le pensent. Le Monde 2 fait état du projet européen d’ériger de l’autre côté de la Méditerranée des camps d’accueil : « une façon de délocaliser la misère, de sous-traiter les réfugiés ». La prospective, c’est le moyen d’éviter la catastrophe. C’est donc en prospective que nous proposons d’envisager les choses autrement. Entre pays de départ et pays d’arrivée, des lieux de transit sont probablement nécessaires. Mais c’est peut-être une certaine pauvreté de la réflexion (chez nous, pas chez eux) qui fait que nous négligeons le potentiel que ces personnes peuvent représenter pour, dans tous nos pays, des activités qui connaîtront de graves pénuries de main d’œuvre. En d’autres termes, pour recourir à la paraphrase si banale : et si l’immigration clandestine était un enjeu trop sérieux pour rester affaire d’Etat ? Pourquoi ne pas saisir de la question les professions les plus concernées : bâtiment, travaux publics, artisanat, agriculture, santé… voire à des collectivités territoriales éclairées ? Pourquoi ne pas leur confier, éventuellement en les mettant en concurrence, la responsabilité d’apporter à ces populations la préparation qui rendrait possible leur insertion ? Une telle démarche humaniserait la condition de personnes en détresse et mettrait en situation de travailler des gens dont dès demain nous aurons besoin. Armand Braun |
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Rencontre avec Denis Laming
Citations
« J’aime les imbéciles parce qu’ils ont une force comique extraordinaire. J’aime leur candeur, leur ténacité, leur infaillibilité dans l’erreur, la lueur de fausse intelligence dans leurs yeux, et leur sourire satisfait lorsque tout s’écroule par leur faute autour et sur eux. »
René Goscinny
Clins d’oeil
La machine à boules de neige, objet en plastique venu en avion de l’autre bout du monde, fait fureur cet hiver à la montagne. Faire des boules de neige avec les mains, c’est en effet sacrément difficile pour un enfant !
C’est dans le train de Manchester à Londres que J.K. Rowling eut soudain en 1990 la vision du personnage et des aventures de Harry Potter, qui devint et est toujours un best-seller mondial. Il paraît que, depuis, les écrivains anglais en panne d’inspiration prennent le même train.
Lettre d’information prospective
Le Bal des Chomeurs

Le bal des chômeurs par A.H.Braun (éditions Descartes, 1999)