EDITORIAUX 2008
|
Octobre 2008 C’est l’été indien, il faut en profiter ! Tant pis pour la matinée au lavoir municipal, à battre joyeusement les draps en mesure en papotant avec les voisines, j’emmène ma petite famille pique-niquer à Trifouilly-les-Clarinettes. Par les transports en commun, évidemment, car, soucieux d’un environnement sain, nous avons vendu la voiture. Les enfants sont en âge de porter chacun son assiette en faïence, ses couverts en inox et sa lampe-tempête pour éclairer la rue au retour. Quant au bébé, il sait déjà qu’il ne faut pas jeter par terre son biberon en verre. L’éventualité d’une taxe sur les couches jetables m’a beaucoup encouragée. J’ai compris que l’huile de coude était le seul produit d’entretien non polluant et indéfiniment renouvelable. Je me suis procuré des épingles à nourrice et des couches en tissu. Lavées au savon de Marseille, ces dernières, en séchant, décorent la maison d’une belle guirlande blanche, tandis que la lessiveuse retrouvée dans la cave de ma grand-mère chante sur le feu. Qu’importe mes mains gercées et ce lumbago tenace, je suis en train de sauver la planète ! Bienvenue aux experts qui viennent régulièrement contrôler la performance énergétique de notre appartement ! Bienvenue aux inspecteurs du ministère des Bonnes Mœurs qui vérifient que nous nous comportons en bons écocitoyens : dans la cuisine (je prépare le pain et les yaourts maison à 6 h du matin pendant que mon mari petit-déjeune, afin d’être à l’heure à son travail à 9 h ; chacun a appris à lécher son assiette avant de la ranger, pour qu’elle soit bien propre la prochaine fois) ; dans la salle de bain (arrêter la douche avant de se savonner, choisir le broc et la cuvette pour l’usage quotidien) ; aux toilettes (la chasse d’eau a bien deux vitesses) ; et puis, éteindre la lumière en sortant. C’est pratique, un seul prélèvement mensuel sur notre compte bancaire pour rémunérer tous ces visiteurs. Comme disait, dans Pourquoi j’ai mangé mon père de John Lewis, l’oncle Vania, ce héros de la préhistoire qui vitupérait contre l’invention du feu mais aimait bien s’y chauffer les fesses : « Back to the trees ! » |
Chercher
Vu
Citation
« Si le monde d’hier n’avait pas existé, celui d’aujourd’hui ne pourrait pas envisager celui de demain. »
Pierre Dac
Clin d’oeil
Les requins ont existé bien avant les arbres sur Terre et les anneaux autour de Saturne.
@quikipedia – 8 juin 2023 – cité par Prospect magazine – août-septembre 2023
À lire
Dans « L’homme, l’animal et l’éthique », Georges Chapouthier, neurobiologiste et philosophe, présente à propos de cette problématique les réponses de grands philosophes et les analyses de la biologie moderne concernant la douleur et la conscience. Il démontre comment l’apport des droits de l’animal a modifié la morale et donne des conseils pratiques sur ce qui pourrait être amélioré dans nos relations avec les animaux.
Il propose par ailleurs, aux associations et aux écoles, un jeu pédagogique : « La fresque des animaux »
https://www.jne-asso.org/2023/04/23/lhomme-lanimal-et-lethique-quelques-reflexions-essentielles/
Lire à ce sujet la « rencontre avec Georges Chapouthier »
À voir
Le « Festival Photo La Gacilly » propose une expérience photographique immersive et déambulatoire au cœur d’une trentaine de galeries à ciel ouvert, présentant le meilleur de la création photo contemporaine qui interroge notre relation au monde et à la nature.
Les photographies habillent les rues, les jardins et les venelles de La Gacilly, dont le magnifique patrimoine bâti et naturel offre un écrin parfait aux plus de 800 images exposées. L’espace public devient un espace scénique, partagé et accessible à tous, gratuitement.
Le thème de cette vingtième édition : « la nature en héritage ».
À La Gacilly en Bretagne, jusqu’au 1er octobre
https://www.festivalphoto-lagacilly.com/festivalphoto-lagacilly.com
Courrier des lecteurs
Après avoir lu votre édito de septembre 2022 sur le droit à l’image des léopards, ma compagne et moi nous nous sommes rendus compte qu’il y en avait partout. Nous avons donc inventé un jeu : chaque fois que nous voyions un vêtement ou un accessoire portant ces motifs (sur une personne, pas en photo ou dans une vitrine) nous avons mis I€ dans une tirelire (représentant un léopard, évidemment). Au bout de trois mois, nous avions économisé de quoi nous offrir dans un restaurant étoilé un délicieux repas … végétarien. Mieux que la Caisse d’Épargne !
SLG, Paris