EDITORIAUX 2009
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Juin 2009 La crise actuelle raccourcit notre vision de l’avenir, totalement focalisée sur le conjoncturel ; 2010 semble le bout du monde et personne ne se risque à penser au-delà ; l’économique et le financier, publics et privés, sont seuls pris en considération. L’opinion publique est comme tétanisée, clouée sur place dans un rêve d’immobilité. Ne voit-on pas ce qu’il y a de sinistre dans le consensus qui semble se faire sur le protectionnisme, la réduction des échanges, la préservation de l’existant tous domaines confondus ? Ne voit-on pas ce que cela signifie en termes de renonciation devant le chômage, le vieillissement, désormais aussi la xénophobie ? Ne voit-on pas que le développement durable est abusivement utilisé comme manteau de Noé de l’inaction ? Se donner les moyens de raisonner en prospective, porter notre regard plus loin, vers 2015 par exemple, est peut-être la seule attitude réaliste. Il s’agit de se débarrasser des projections et autres « tendances », de comprendre les changements de la planète, d’avoir l’esprit préparé et de nous centrer sur ce qui est à faire. Car tout est à repenser et les tâches à accomplir sont innombrables. Au lieu de se demander « que va-t-il arriver ? », au lieu de lancer de discrètes campagnes en faveur de l’augmentation des impôts pour désendetter l’Etat au détriment des citoyens, il vaudrait mieux trouver que faire. En pratique, ouvrir la voie aux possibilités de l’avenir. Revisiter des formes d’organisation qui, non discutées quand tout allait bien, font aujourd’hui figure d’obstacles à l’évolution. Et ainsi, créer les conditions d’un déploiement positif du développement durable. De tout cela, nous restons plus éloignés que jamais. Qui, par exemple, oserait décider d’ouvrir à la concurrence l’univers protégé du secteur public et des entreprises publiques afin que, par exemple, des jeunes entrepreneurs non oints par les sages de ces institutions protégées aient désormais le droit de fouler ces terres interdites… ? Mais, plus vite qu’on ne le pense, l’imminence de la catastrophe possible nous conduira à de telles hénaurmités (comme aurait dit Jarry). Répondre de manière convaincante à la question « que faire ? », c’est se détourner des augures, donner au fond de la piscine le fameux coup de pied qui permet de remonter à la surface, nous débarrasser de la pusillanimité, hypocritement appelée prudence, qui risque demain de nous placer en marge d’un monde qui va de l’avant sans particulièrement se préoccuper de nous. Notre réponse à la crise devrait être le travail ! Armand Braun |
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Citation
« Si le monde d’hier n’avait pas existé, celui d’aujourd’hui ne pourrait pas envisager celui de demain. »
Pierre Dac
Clin d’oeil
Les requins ont existé bien avant les arbres sur Terre et les anneaux autour de Saturne.
@quikipedia – 8 juin 2023 – cité par Prospect magazine – août-septembre 2023
À lire
Dans « L’homme, l’animal et l’éthique », Georges Chapouthier, neurobiologiste et philosophe, présente à propos de cette problématique les réponses de grands philosophes et les analyses de la biologie moderne concernant la douleur et la conscience. Il démontre comment l’apport des droits de l’animal a modifié la morale et donne des conseils pratiques sur ce qui pourrait être amélioré dans nos relations avec les animaux.
Il propose par ailleurs, aux associations et aux écoles, un jeu pédagogique : « La fresque des animaux »
https://www.jne-asso.org/2023/04/23/lhomme-lanimal-et-lethique-quelques-reflexions-essentielles/
Lire à ce sujet la « rencontre avec Georges Chapouthier »
À voir
Le « Festival Photo La Gacilly » propose une expérience photographique immersive et déambulatoire au cœur d’une trentaine de galeries à ciel ouvert, présentant le meilleur de la création photo contemporaine qui interroge notre relation au monde et à la nature.
Les photographies habillent les rues, les jardins et les venelles de La Gacilly, dont le magnifique patrimoine bâti et naturel offre un écrin parfait aux plus de 800 images exposées. L’espace public devient un espace scénique, partagé et accessible à tous, gratuitement.
Le thème de cette vingtième édition : « la nature en héritage ».
À La Gacilly en Bretagne, jusqu’au 1er octobre
https://www.festivalphoto-lagacilly.com/festivalphoto-lagacilly.com
Courrier des lecteurs
Après avoir lu votre édito de septembre 2022 sur le droit à l’image des léopards, ma compagne et moi nous nous sommes rendus compte qu’il y en avait partout. Nous avons donc inventé un jeu : chaque fois que nous voyions un vêtement ou un accessoire portant ces motifs (sur une personne, pas en photo ou dans une vitrine) nous avons mis I€ dans une tirelire (représentant un léopard, évidemment). Au bout de trois mois, nous avions économisé de quoi nous offrir dans un restaurant étoilé un délicieux repas … végétarien. Mieux que la Caisse d’Épargne !
SLG, Paris