Et si nous nous promenions dans la vie sans rien voir ?
Un banc tout neuf a été installé au coin d’une rue où il n’y en avait jamais eu. Il a fallu plusieurs jours aux habitants du quartier pour s’en rendre compte. Les gens qui visitent les musées s’arrêtent en moyenne 17 secondes devant chaque tableau. C’est comme aller à la bibliothèque, parcourir les dos de livres et dire en sortant : j’ai lu cent livres. On connait l’histoire des Anciens qui ne voyaient pas les taches du soleil, pourtant visibles avec les instruments de l’époque, parce qu’ils étaient persuadés qu’il n’y en avait pas. Car on ne voit que ce qu’on croit
Nous ne voyons pas, parce que nous ne regardons pas. Nous ne sommes pas formés à le faire et le numérique aggrave la situation : certes, il nous est possible de voir beaucoup de choses que nous ne pouvions pas voir antérieurement ; mais ce n’est pas nous qui voyons, nous consommons les images que d’autres ont choisi de nous présenter. Et nous payons un prix : utilisation commerciale des informations que nous donnons sur nous-mêmes, liens factices avec des amis virtuels, exhibitionnisme…
Ces circonstances rendent si possible encore plus singulier le métier d’artiste. Il est celui qui voit mieux que nous et qui nous donne à voir. En transfigurant le réel, il change notre propre perception. Les vagues sont plus impressionnantes depuis Hokusai, la mer reflète mieux le soleil depuis Monet, un bœuf écorché suspendu à un croc de boucher devient esthétique grâce à Rembrandt ou Soutine…
Mais parce que son regard est plus perçant, parce qu’il voit au-delà des apparences l’artiste est souvent rejeté. Par la pensée courante : c’est arrivé aux impressionnistes dans leurs débuts. Par le pouvoir politique. Ainsi, Paula Moderson-Becker était l’un de ces artistes qui incarnaient aux yeux du pouvoir nazi un «art dégénéré ». Ce n’est pas par hasard que l’exposition que le musée d’Art moderne de Paris lui a consacré l’an dernier s’intitulait : l’intensité d’un regard. Ce titre qualifiait autant le regard de l’artiste elle-même que celui de ses sujets : des visages aux yeux sombres, sans pupilles, qui vous regardent avec une intensité séduisante ou dérangeante. Actuellement, il y a peu de péril pour les artistes, mais qui sait…
Exercer son regard sensible c’est voir au-delà de ce qu’on croit et ainsi élargir non seulement son champ de vision mais aussi sa culture, son esprit, sa tolérance. Pour cela regarder plus loin. Ou simplement ailleurs. "Le regard qui saisit, c'est rare", disait Henri Cartier-Bresson.
Savoir regarder s’apprend. Dans Histoires d’œils, Philippe Costamagna est historien d’art. Il préfère se dire « œil », lui dont la fonction est de « découvrir des paternités aux tableaux à partir de son seul regard… L’œil parcourt le monde de l’art l’esprit attentif aux surprises ». Sa première grande découverte, il l’a faite en 2005 au musée des Beaux-Arts de Nice, où il se promenait en bavardant avec un confrère italien. « Le soleil, haut dans le ciel, laissant pénétrer ses rayons dans la galerie selon un angle aigu, éclairait les orteils d’un Christ accroché au bout du couloir, faisant reluire des ongles à la texture porcelainée que je reconnaitrais entre mille. A la faveur de ce rayon de soleil providentiel s’est révélé le Christ en croix de Bronzino peint en 1540 et jusque-là perdu et vainement recherché par les connaisseurs de la peinture florentine de l’époque ».
Mais pas besoin d’être expert pour s’entraîner au regard sensible. Le slow art consiste à choisir une à cinq œuvres dans un musée ou une galerie et à les contempler longuement (de 10 mn à 1 h). Celui qui a lancé cette mode, Phil Terry, raconte : « ma femme me traînait dans les musées et, comme la plupart des gens, je passais rapidement devant les toiles. Un jour j’ai vu Fantasia, une peinture abstraite complexe de Hans Hofmann (1943) au Musée des beaux-arts de Berkeley et je suis resté une heure devant à le regarder. Ce fut une expérience époustouflante. Un plaisir sans pareil et l’impression d’avoir vu tant de choses ».
Souvenir personnel, à Venise, il y a quelques années. La foule regarde les pigeons de la Place Saint-Marc. Quelques curieux lèvent le nez et suivent avec ravissement un vol de grues en migration…
Hélène Braun
Le programme d’intelligence artificielle AlphaGo a battu en ligne les joueurs de go les plus réputés au monde. Il a gagné 50 parties sur 51 et encore la 51e a-t-elle été perdue en raison d’un problème de connexion Internet.
AlphaGo, qui ne joue pas comme un être humain, a remporté des parties avec des coups jusqu’alors presque tabou. Nul ne comprend comment ces séquences, en principe catastrophique, l’ont conduit à la victoire ; mais elles sont rejouées, inlassablement, dans l’espoir de trouver un jour une explication. AlphaGo désarçonne et joue autrement que les grands joueurs : on a l’impression que c’est un logiciel tout puissant, qui maîtrise tout. Pour l’instant, on est dans la période de digestion, on essaie d’apprendre à partir des données.
L’existence de ce nouveau super-adversaire, quasiment imbattable, a deux conséquences. D’une part, les humains ne renoncent pas, alors même que ce qui se passe intervient avec dix ou vingt ans d’avance sur les prévisions des experts. D’autre part, de nouveaux profils se manifestent. Jusqu’ici, le jeu de go intéressait des informaticiens et des mathématiciens : « aujourd'hui, c’est tous les âges, tous les genres, tout le monde en a entendu parler grâce à cet événement historique. Le go est venu remplacer les échecs comme le jeu le plus difficile au monde », dit Laurent Coquelet, secrétaire de la Fédération français de go.
Morgane Tual – Le Monde – 28 mai 2017
Une jeune Américaine qui travaillait dans une startup a été très étonnée quand elle s’est retrouvée en Suède, où elle était arrivée en tant qu’épouse de l’ambassadeur des Etats-Unis de voir, à une réception officielle, les invités venir accompagnés de leurs enfants, même tout petits. Dans les startups européennes, il est courant que le personnel puisse aller chercher les enfants à l’école et reprendre le travail à la maison ou au bureau avec les enfants. En Suède, 27% des congés parentaux sont désormais pris par le père.
Jusqu’à présent, il n’y a aux Etats-Unis ni allocations familiales, ni congé parental, ni aide quelconque. Plus de 70% des jeunes pères s’autorisent au plus dix jours de vacances par an. Le nouveau siège d’Apple dispose de toutes les structures possibles pour les employés, sauf une crèche. Mais les choses changent vite. Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, a créé un précédent en prenant deux mois de vacances pour s’occuper de son premier bébé.
Les startups ont, pour la plupart, été créées par des adolescents qui sont devenus des jeunes adultes chargés de famille. Ils grandissent…
Madhumita Murgia – Financial Times (Londres) – 27 mai 2017
Effet du Brexit, les jeunes Allemands se rendent compte qu’ils ont intérêt à apprendre le français. Jusqu’à présent, seuls les élèves des Länder des régions de l’ouest étaient motivés pour le faire. Pour tous les autres, le français n’était qu’une des deuxièmes langues possibles, loin derrière l’anglais. Il faut cependant mettre en valeur l’initiative de la présidente du Land de Sarre, attenant à la Lorraine, qui, bien avant le Brexit, a mis en place l’enseignement bilingue franco-allemand pour tous les élèves du secondaire.
60 à 75% des gens parlent au moins deux langues. D’un côté, des langues disparaissent rapidement. De l’autre, s’affirment des « superlangues » : l’anglais, le chinois, l’hindi, l’espagnole, l’arabe, le français. Par les temps qui courent, on s’attend à ce qu’une personne parle, lise et écrive au moins l’une d’elles en plus de la sienne.
Le cerveau humain est naturellement polyglotte. On redoutait jadis que l’apprentissage de deux langues perturbe les enfants. On sait aujourd'hui que c’est au contraire une force : les enfants bilingues réussissent les tests d’intelligence verbale et non verbale mieux que les enfants monolingues. Il semble même que le plus grand bénéfice du bilinguisme apparaisse avec la vieillesse : il protégerait de la démence sénile.
De toute façon, la problématique des langues n’a plus rien à voir avec ce qu’elle a pu être. Les systèmes de traduction automatique se multiplient. Les technologies de l’information et de la communication, les métiers, le tourisme imposent le multilinguisme comme une évidence.
Florentine Fritzen – Frankfurter Allgemeine Zeitung – 22 mai 2017
Gaia Vince – Mosaic (Londres) – 7 août 2016 – repris par Courrier international – 24 mai 2017
Au mois de mai, trois nids de mésanges ont été installés dans un jardin public de Montélimar, dans la Drôme, un département envahi par la pyrale du buis. La mésange est un prédateur naturel de ce papillon dont les larves dévorent les feuilles et l’écorce du buis. Originaire d’Asie, cet insecte est arrivé en France en 2008, sur des buis importés. Une femelle pouvant pondre jusqu’à 1 200 œufs, trois fois par an, la pyrale commet des dégâts considérables qui entraînent la mort de l’arbuste. Ces bois secs augmentent alors la vitesse de propagation des incendies.
Avec le commerce international et le tourisme de masse, les insectes se déplacent très facilement d’un pays à l’autre. Chaque année, 20 nouvelles espèces débarquent en Europe. Dans leurs contrées d’origine, leur reproduction est régulée par un écosystème de prédateurs et de maladies ; dans leur nouveau pays, ils prolifèrent sans limites. « Ils voyagent avec le bois, les plantes, les fleurs, les fruits et légumes, ou encore les emballages. Certains, attirés par les lumières de aéroports la nuit, montent dans les avions en cours de chargement », explique Françoise Petter, de l’OEPP (Organisation européenne des plantes). Et le réchauffement climatique permet désormais aux insectes du Sud de s’acclimater dans le Nord.
Les dégâts sont considérables : l’impact sur l’économie mondiale des insectes invasifs a été évalué à 69 milliards d’euros par an. Les ouragans ne coûtent « que » 23 milliards d’euros.
Comment lutter ? Avec un traitement insecticide par chaleur ou fumigation des emballages avant la frontière. Avec une surveillance accrue aux frontières et dans les pays menacés. La Nouvelle-Zélande et aux Etats-Unis font appel au public pour signaler l’arrivée d’hôtes indésirables. En France, l’Inra se sert de Google Street View pour détecter la présence de la chenille processionnaire du pin. Les arbres sentinelles européens plantés en Chine ont permis de repérer une trentaine d’espèces invasives susceptibles d’être dangereuses si elles arrivaient chez nous. Les manipulations génétiques représentent une autre piste encore à l’étude.
Jacques Henno – Les Echos – 23 mai 2017
Deux cents habitants de Palma de Majorque ont défilé pour protester contre le trop grand nombre de touristes : « nous ne sommes plus chez nous », « tous mes voisins sont partis et les loyers explosent », « les logements sont détournés par Airbnb », « il n’y a plus dans le centre-ville que des magasins de souvenirs, de hamburgers et de produits de luxe », « l’autre jour, j’avais besoin de deux citrons pour faire la cuisine, mais il n’y a plus de marchands de fruits et légumes en ville ». A Majorque, on évalue à 1,5 millions de personnes le nombre de touristes présents sur l’île en août 2016. Le risque terroriste en Méditerranée et ailleurs en a encouragé beaucoup à passer leurs vacances dans cette région d’Espagne.
L’île de Majorque compte environ 900 000 habitants, dont plus de la moitié résident dans la capitale, Palma. On pourrait considérer que cette manifestation était peu significative. Et pourtant !
Si nous évoquons cette question – 200 manifestants contre les touristes dans une île qui vit du tourisme – c’est que des soucis équivalents s’aggravent dans beaucoup d’autres endroits en Europe. La situation atteint une tout autre échelle à Venise, dont les habitants ne savent s’ils doivent préférer une invasion temporaire mais insupportable, encore aggravée désormais par les masses humaines débarquant pour quelques heures de paquebots plus hauts que les monuments, ou un calme mortifère.
Des mesures sont envisagées ou déjà mises en œuvre partout : limitation de la location d’appartements privés à des vacanciers et de l’hébergement hôtelier sous toutes ses formes, limitation de l’accès en voiture à certains sites.
Une facette nouvelle des problèmes posés par le tourisme de masse se révèle, sans réponses réelles pour le moment.
Tom Gebhardt – Frankfurter Allgemeine Zeitung – 22 mai 2017
Si l’on en croit ce qu’on lit dans les médias et dans les livres spécialisés, les surdoués sont les véritables damnés de la Terre: ils sont en échec scolaire (50 à 70% d’entre eux selon certaines sources), dyslexiques, dyspraxiques, inadaptés, hypersensibles, anxieux, dépressifs, hyperactifs et plus si affinités. Ces affirmations font bondir le psychologue Frank Ramus, directeur de recherches au CNRS et professeur attaché à l’Ecole normale supérieure, et son collègue Nicolas Gauvrit, de l’université Paris-VIII-Saint-Denis.
Le seul critère objectif et internationalement reconnu pour qualifier un enfant de surdoué est un QI supérieur à 130 (2% de la population). D’ailleurs, les Anglo-Saxon disent simplement gifted, sans le préfixe « sur » qui sous-entend « trop ».
Statistiquement, l’échec scolaire et les troubles psychiques n’affectent pas plus les enfants surdoués ou précoces que les autres. Le sens commun a raison qui suggère que les enfants les plus intelligents ont les meilleures chances de réussite que les autres.
Ce sont surtout les associations de parents telles que l’Afep (Association française pour les enfants précoces) et l’Anpeip (Association nationale pour les enfants intellectuellement précoces) et certains psychologues cliniciens spécialisés dans cette clientèle qui ont répandu le mythe de l’enfant surdoué handicapé. C’est que seuls les parents dont les enfants surdoués ont des problèmes s’adressent à ces structures. Les parents dont les petits cracks se sentent parfaitement bien dans leurs baskets n’ont aucune raison de les emmener chez le psy !
Franck Ramus et Nicolas Gauvrit – « La légende noire des surdoués – La Recherche – mars 2017
Yann Verdo – Les Echos – 22 mai 2017
On pense généralement que l’odorat de l’homme est très inférieur à celui d’autres animaux comme le chien, la souris, la taupe, le papillon, la saumon, le requin...
En fait, nous sommes très doués pour renifler le monde environnant. Certes votre chien possède 50 fois plus de neurones chémorécepteurs olfactifs que vous, mais vous sentez l’odeur d’une banane aussi bien que lui. Tout le long de la journée, des cellules dédiées à l’intérieur de nos narines captent toutes sortes d’éléments chimiques présents dans l’air et envoient en conséquence des signaux au lobe olfactif de notre cerveau. Celui-ci relaie l’information à d’autres zones cérébrales. C’est ainsi que nous sommes parfaitement capables de détecter l’odeur sûre du vomi et de changer de voiture dans le métro ou de savoir que la personne en face de vous travaille dans un café. Les zones concernées du cerveau – Marcel Proust l’a dit mieux que personne – renvoient aussi à la mémoire et à l’émotion. Et il est probable que l’odorat nous aide à choisir notre partenaire. D’où aussi l’expression : « je ne peux pas le sentir ».
International New York Times – 20 mai 2017
Paul Salopek est un infatigable piéton du monde. Cette expérience – 1 567 jours – lui a donné une vue optimiste de l’humanité. « Je peux vous assurer que, dans l’ensemble, notre planète n’est pas un endroit dangereux. J’ai vu beaucoup de gens bien. Rares sont ceux qui parlent la même langue que moi, plus rares encore ceux qui me ressemblent ».
Certes, il lui arrivé quelques mésaventures. Il a été en prison 84 fois dans dix pays, car celui qui marche est suspect. En Ethiopie, il a dû se faufiler de nuit entre des pâturages que se disputaient des nomades armés juchés sur des chameaux. En Ouzbékistan, on lui a dérobé sa réserve d’eau…
Mais ces voyages, dit-il, « m’ont rendu xénophile, le contraire de xénophobe : j’ai eu grand bonheur à rencontrer l’immense diversité de l’humanité. Pour manger, dormir, être en sécurité, comprendre, j’ai compté sur les gens et c’est normal. Malgré l’hostilité actuelle à la globalisation et aux migrants en Europe et aux Etats-Unis, j’ai pu constater que le monde reste étonnamment hospitalier. Dans le monde arabe – l’Arabie Saoudite, la Jordanie, la rive droite du Jourdain – j’ai été si bien accueilli partout que j’ai cessé d’emmener à manger. En Israël, un promoteur immobilier m’a invité à séjourner pendant des mois dans son luxueux appartement. Durant les 42 jours où j’ai marché à travers les montagnes de Géorgie, j’ai été invité chaque soir dans une famille ».
« Aime l’étranger comme toi-même, car vous avez été étrangers en Egypte », disait Abraham. Partout, Paul Salopek a bénéficié de cette même hospitalité.
« Maintenant, je me prépare à aller en Inde et en Chine et je suis certain de rencontrer les mêmes comportements dans l’hindouisme, le bouddhisme et le confucianisme. La xénophilie n’est pas seulement affaire de métaphysique, nous la portons dans notre ADN ».
Paul Salopek, reporter pour National Geographic – International New York Times – 20 mai 2017
Trente-trois « Parisculteurs » développent une nouvelle agriculture urbaine. Ces projets proposés par des particuliers, des collectifs, des architectes, des paysagistes, des agriculteurs, des start-up représentent au total 5,5 ha sur lesquels doivent pousser plus de 550 tonnes de fruits et légumes. Treize appartiennent à la Ville de Paris, onze à des bailleurs sociaux, le reste à des institutionnels comme La Poste ou la RATP, quelques-uns à des privés. Les quatre terrasse de l’Opéra Bastille accueilleront une ferme maraîchère de fruits, légumes, plantes aromatiques, fleurs comestibles, ainsi qu’une houblonnière pour une production locale de bière. Le réservoir de Grenelle, qui dépend des Eaux de Paris, installera dans deux bassins des structures permettant de produire 30 tonnes de fruits et légumes par an et 3 tonnes de poissons d’eau douce (perches et carpes sur 400 m² d’aquaculture). Dans un parking du XVIIIe arrondissement, sera développé sur 3 000 m² une micro-ferme éclairée par des LED. L’ambition à Paris est de mobiliser une centaine d’hectares dans un premier temps, puis de nouveaux projets vont être lancés, dont sur la gare de La Chapelle un jardin potager sur 5 à 6 000 m² de toiture.
Tout cela est excellent. On y retrouve cette tradition française qui veut que l’innovation soit lancée ou stimulée par les institutions. Mais en l’espèce, l’essentiel reste à venir : que les potagers urbains deviennent l’affaire des gens – propriétaires, entrepreneurs, start-up… – et celle des entreprises. Cela commence : Carrefour va inaugurer son premier potager urbain sur le toit du parking du magasin de Villiers-en-Bière (Seine-et-Marne).
Saluons ce commencement !
Marion Kindermans – Les Echos – 10 mai 2017
prospective.fr
Le rhinocéros blanc est en voie d’extinction car sa corne réputée aphrodisiaque en médecine orientale vaut 60 000 $ le kilo, d’où un féroce braconnage.
Le dernier spécimen vivant est Sudan, âgé de 43 ans. Il vit à Ol Pejeta, dans le parc national de Laikipia, au Kenya. Il a deux épouses, trop vieilles pour avoir des petits. Ne restent en âge de procréer que sa fille Najin et sa petite-fille Fatu. Le seul moyen de sauver l’espèce serait une forme coûteuse d’insémination artificielle.
Pour réussir ce processus de reproduction et constituer un nouveau troupeau de rhinocéros blancs, il faut réunir 9 millions de dollars. Pour ce faire, le parc national a lancé un appel dans 190 pays, en 40 langues sur le site de rencontres Tinder : hashtag # mosteligiblebachelor.
Amis des animaux et de la nature, à votre bon cœur !
Matina Stevis – The Wall Street Journal – 26 avril 2017