Au temps de la musique pop, Charles Aznavour chantait Les plaisirs démodés et invitait son amoureuse à danser joue contre joue dans une boîte à la mode sur des airs syncopés. En voici d’autres…
Mademoiselle de Joncquières est un film de 2018 dont l’action se déroule dans le XVIIIe siècle des Liaisons dangereuses. Décors, costumes, langage de l’époque, mœurs de riches oisifs, tout y est… Il s’agit de l’adaptation très réussie pour l’écran d’un épisode de Jacques le Fataliste de Denis Diderot.
Madame de la Pommeraye, jeune veuve vivant dans ses terres, héberge un ami, le libertin Marquis des Arcis. Elle se laisse séduire et ils vivent quelques années d’amour heureux. Puis, elle se rend compte qu’il ne l’aime plus. Elle ourdit alors une terrible vengeance. Elle prend sous son apparente protection une aristocrate ruinée et sa fille, Madame et Mademoiselle de Joncquières, tombées dans la prostitution. Elle les déguise en dévotes et pousse des Arcis à devenir amoureux de la demoiselle. Au lendemain des noces, elle lui révèle la vérité... Mais là ne finit pas l’histoire…
Récemment, une jeune Afghane reçoit sur Facebook le message d’une inconnue lui proposant de devenir son amie. Le profil de sa correspondante lui donne à penser qu’il s’agit peut-être d’une lointaine cousine. Puis elle découvre que non seulement sa nouvelle amie n’est pas de sa famille, mais encore qu’elle est un jeune homme !
C’est par ce subterfuge que les jeunes Afghans détournent les interdits culturels et religieux pesant sur les relations entre filles et garçons. 90% des Afghans, y compris les plus pauvres, possèdent un smartphone et peuvent avoir un compte Facebook. Ils se rencontrent ainsi en ligne, apprennent à dialoguer, à mieux se connaître. Souvent, un garçon commence par essayer d’entrer en contact sous son vrai profil avec la jeune fille qui lui plaît. Si la tentative échoue, il recommence en se faisant passer pour une fille. Puis il attend que s’installe la confiance et l’amitié pour révéler sa véritable identité et avouer son amour.
Inversement, une fille peut s’inventer un faux profil masculin pour se trouver un petit ami. Quand un correspondant lui plaît, elle peut lui faire dire s’il est libre. Puis, au lieu d’avouer qui elle est, elle lui confie qu’elle a une amie qui craque pour lui, le redirige vers son véritable profil et attend que les choses se développent.
Le travestissement, l’inversion des rôles ou des genres sont des ressorts fréquents de la comédie : sous la jeune fille peut se dissimuler le jeune homme, sous le valet le maître, sous la vertu le vice, sous l’amitié la haine, sous la confiance la trahison, sous la sérénité les passions … et réciproquement ! Au théâtre comme dans la vie, les apparences sont souvent trompeuses. Et qu’importent le lieu, la culture, les techniques de communication, les sentiments et les comportements humains sont intemporels.
Hélène Braun
La plupart des scientifiques qui communiquent sur le climat pensent qu’il suffit de transmettre des connaissances à un public ignorant pour changer son état d’esprit et faire évoluer les comportements. Mais ça ne marche pas.
Paradoxe psychologique : plus les preuves scientifiques du dérèglement s’accumulent, moins les gens semblent préoccupés par les questions climatiques.
Cinq barrières mentales nous empêchent de voir la réalité en face :
- La distance, qui nous fait envisager le réchauffement comme quelque chose de lointain, concernant avant tout les ours polaires.
- Le catastrophisme : la façon anxiogène dont le problème est présenté conduit notre cerveau à éviter totalement le sujet.
- La dissonance cognitive. Quand on sait que l’utilisation d’énergie fossile contribue au réchauffement, alors le fait de conduire, de manger du steak, de prendre l’avion crée en nous un malaise intérieur, que l’on tente de dissiper en se disant que notre voisin a une voiture plus polluante que la nôtre.
- Le déni : on fait comme si on ne savait pas, alors qu’on sait.
- Enfin, les mesures de lutte contre le réchauffement entrent parfois en conflit avec notre identité. La nécessité d’une régulation thermique peut, par exemple, venir heurter mes convictions conservatrices et anti-interventionnistes.
80% des articles ou des informations sur le changement climatique adoptent l’angle de la catastrophe. À force de voir des catastrophes, notre esprit s’habitue, la peur et la culpabilité diminuent.
Les politiques savent qu’il faut taxer les émissions de CO² mais ne le font pas par crainte de ne pas être réélus. Et le public se dit : si le problème climatique était vraiment important, les responsables politiques feraient certainement quelque chose…
Espen Stoknes, psychiatre clinicien, membre du Parti vert norvégien et auteur de l’ouvrage What We Think About When We Try Not to Think About Global Warming (Chelsea Green Publishing, 2015) – propos recueillis par Nicolas Santolaria – Le Monde – 24 octobre 2018
Le chimiste suédois Svante Arrhenius, prix Nobel 1903, estimait qu’il faudrait 3 000 ans pour doubler le CO² atmosphérique, provoquant un réchauffement de 5° environ, et que ce serait bénéfique pour la population humaine, en la protégeant du prochain âge glaciaire. Depuis, l’horizon des changements climatiques s’est rétréci à quelques décennies.
Il y a une certaine difficulté à se confronter à ce futur : dans les médias, dans beaucoup de lieux de décision, les images qui servent de référence sont celles du présent, de la sécheresse, des incendies. Cela ne suffit pas : il ne faut pas oublier qu’il s’agit de symptômes de l’état d’un monde en évolution rapide. Faut-il attendre de voir les changements dans le monde réel pour croire les résultats de la communauté scientifiques ? Non. Il faut au contraire anticiper ce que seront les changements des prochaines décennies dans tous les domaines : filières agricoles, urbanisme, gestion du territoire, adaptation des zones littorales, conservation de la biodiversité, modalités de transport… Ce sont ces anticipations qui peuvent être porteuses d’innovation, et permettre, dans l’avenir, de ne plus aborder tous ces enjeux à reculons.
Hervé Le Treut, climatologue, professeur à Sorbonne Université et à l’École polytechnique –
Les Échos – 1er octobre 2018
Les ventes illicites d’or, pétrole, diamants et bois rapportent désormais plus que la drogue ou le trafic d’êtres humains aux mafias et aux groupes terroristes. La taxation, le racket ou la vente des diverses ressources minières et agricoles représentent désormais la première source de financement du crime organisé et des guérillas et organisations terroristes : 38% de leurs revenus, un chiffre d’affaire de 110 à 281 millions de dollars.
Ces divers trafics se nourrissent des conflits et les alimentent en retour, en une sorte de cercle vicieux : les trafics financent les organisations terroristes et les groupes criminels, certains liés aux milieux dirigeants politiques locaux ont intérêt à ce que la lutte armée se prolonge pour assurer leur contrôle sur les ressources naturelles et les route de trafic en profitant de l’absence de l’État. C’est un phénomène global, aux confluents des conflits entre l’Afrique, le Moyen-Orient et les Amériques.
Et c’est un crime environnemental majeur.
Yves Bourdillon – Les Echos – 1er octobre 2018
Les places sont rares et chères dans les cimetières de la capitale. En 2003, 2 m² à perpétuité valaient 7 720 € ; c’est 15 837 € aujourd'hui. En 2017, seules 171 concessions ont été vendues, 5 000 demandes d’inhumation sont restées « lettre morte » dans les 14 cimetières intra-muros.
Alors que la mortalité va croître dans les prochaines années du fait du vieillissement de la population, les Parisiens sont les seuls citadins à ne pas pouvoir imaginer être enterrés dans leur ville. Depuis 2016, aucun défunt ne peut être enterré dans Paris s’il n’y a pas été domicilié de son vivant – sauf dérogation de la maire de Paris, comme ce fut le cas pour Michel Déon. En 2017, 3150 morts ont été inhumés intra-muros, tous dans des caveaux acquis de longue date. Depuis 2007, la Ville ne vend plus de concessions avant le jour du décès. Si le jour de son trépas, aucune place n’est disponible, le disparu sera inhumé en dehors de la capitale : en 2017, 4 948 Parisiens ont été enterrés dans les 6 autres cimetières de banlieue que gère aussi la Ville.
Au cimetière du Père-Lachaise, 30 000 tombes abritant pour la plupart des morts célèbres sont classées monuments historiques. Depuis 2013, la Ville a suspendu la vente de tombeaux ornés de monuments. Elle est en attente d’un cadre juridique qui pourrait lui permettre de céder au prix fort de belles chapelles funéraires.
Pour faire évoluer la situation, un groupe de travail formé d’hommes politiques issus de la majorité et de l’opposition est en train de plancher pour remettre ses préconisations l’an prochain.
Parmi eux, Pascal Julien, conseiller de Paris (EELV) propose de bannir la vente des concessions perpétuelles dans les 20 cimetières : « Il faut qu’on y voie de nouveau passer des corbillards et que les cimetières redeviennent des lieux de vie ! »
Béatrice Jérôme – Le Monde – 10 octobre 2018
Tous les pissenlits ne sont pas de mauvaises herbes et il y a des pissenlits dont on souhaite qu’ils poussent comme ces dernières. Ils pourraient en effet fournir un caoutchouc similaire à celui qu’on extrait des troncs d’hévéa. S’il paraît relativement facile d’extraire le latex de leurs racines, on se heurte à deux problèmes : trouver la bonne variété, la cultiver en grande quantité.
En 2008, une équipe de scientifiques basés aux Pays-Bas mirent le projet à exécution en piochant dans des banques de semences de pissenlits à travers l’Europe. Ils plantèrent un pissenlit censé rendre cet office : un cousin de notre pissenlit commun, moins rustique que lui, d’un jaune plus clair et avec des feuilles plus pointues. Mais ce n’était pas le bon !
Une expédition partit alors vers les hautes plaines du sud-est du Kazakhstan à la recherche du « pissenlit russe ». Connu depuis toujours de la population locale qui en fait une sorte de chewing-gum, il a été expérimenté par les Russes dans les années 1930 et planté en Oregon à titre expérimental dans les années 1940. Des essais de culture à grande échelle ont recommencé en 2008. Mais la fleur ne prend pas facilement…
D’autres expérimentations, plus ou moins secrètes, ont lieu en Ohio, en Allemagne et ailleurs.
Et comme il faut des milliers de pissenlits pour fabriquer un seul pneu de voiture, le jour où on aura réussi on commencera avec des pneus de bicyclettes.
Lucy Carymer – The Wall Street Journal – 10 octobre 2018
Nous savons qu’il vaut mieux consommer les aliments les moins transformés possible.
Aux Etats-Unis, champions de la junk food industrielle, on reprend de bonnes habitudes. Les médecins donnent des conseils nutritionnels aux malades. Ils préconisent, par exemple, le remplacement des céréales en paquet par du pain complet. Certains hôpitaux ajoutent l’action à la préconisation en achetant des fruits et légumes bio, ou même, quand ils ont un terrain pour ce faire, en installant des jardins potagers.
Mais puisqu’on ne peut complètement échapper aux aliments transformés, parlons-en.
Cela commença avec les acides gras insaturés. Ils sont mauvais pour les artères et tout le monde en est d’accord : il faut les bannir de notre alimentation. Ce sont des émulsifiants qui permettent de stabiliser, par exemple, les sauces salade qu’on trouve dans le commerce. On leur trouva au début des années 2000 une alternative avec les mono- et diglycérides, extraits de l’huile des germes de soja. Mais les consommateurs se méfient des produits dont le nom se termine en -ide. Il faudra donc chercher autre chose.
Il y eut aussi le glutamate monosodique. On n’est pas sûr qu’il soit nocif et il existe d’ailleurs à l’état naturel dans les tomates, les raisins, le fromage, les champignons… Mais les consommateurs n’en veulent plus, alors il a été retiré de nombreux aliments.
D’une manière générale les gens ont peur des ingrédients à la dénomination bizarre. La cyanocobalamine, par exemple, qui apparaît sur certaines étiquettes. En réalité, il s’agit de la vitamine B12, bonne pour les cellules et le système nerveux et qu’on trouve naturellement dans le bœuf et le thon !
Depuis quelque temps, on dénonce aussi le monoxyde de dihydrogène. Produit chimique le plus répandu au monde, incolore, inodore et sans saveur, il recèle, à l’état liquide comme à l’état solide, toutes sortes de dangers mais s’en sevrer conduit à une mort certaine.
Ce tueur invisible n’est autre que H2O, autrement dit… l’eau !
Annie Gasparo et Heather Haddon – The Wall Street Journal – 15 octobre 2018
Lucette Lagnado – The Wall Street Journal – 24 octobre 2018
La civilisation maya a duré de 2 600 avant notre ère jusqu’au XVIe siècle. Elle est à l’origine de nombreuses avancées dans l’écriture, l’art, les mathématiques et l’astronomie. De nouvelles recherches ont révélé qu’elle était organisée en cités d’une complexité jusqu’ici insoupçonnée.
Une équipe internationale de chercheurs, dont un archéologue et un géologue français, a utilisé un système de télédétection aéroporté pour, depuis le ciel, passer au peigne fin des ruines mayas s’étendant sur 2 100 km² au nord du Guatemala. Cette imagerie Lidar (Light Detection And Ranging) fonctionne comme un radar, mais en utilisant le faisceau de lumière d’un laser au lieu des ondes radio.
Ce système, couplé à un GPS de haute précision, permet de détecter tous les détails au sol, y compris sous un épais couvert forestier. Il a déjà été utilisé avec succès sur le site d’Angkor au Cambodge. L'ensemble des points enregistrés au cours du survol aérien est ensuite filtré à l’aide d’algorithmes puissants pour réaliser un modèle numérique du terrain via des restitutions photogrammétriques en 3D. Le Lidar permet ainsi une sorte de déforestation virtuelle digitale qui révèle tous les détails topographiques présents sur de vastes étendues.
Cette imagerie a révélé plus de 62 000 structures ; ainsi la densité de l’occupation humaine dans cette région était bien supérieure à ce qu’on pensait. De plus, les cités mayas étaient étroitement interconnectées par de longues chaussées, et ce à grande échelle. La diversité des aménagements agraires et hydrauliques, les systèmes défensifs élaborés ont surpris les chercheurs.
Les lointains Mayas n’ont pas fini de nous étonner !
Bernadette Arnaud – Sciences et Avenir – 29 septembre 2018
Yann Verdo – Les Echos – 1er octobre 2018
L’arrêt de la vaccination en Occident, est un crime en série que nous avons déjà dénoncés sur notre site, en évoquant le retour de la rougeole en Allemagne. Cette maladie, qui peut provoquer cécité, encéphalite, pneumonie, décès, avait été éradiquée grâce à la vaccination. L’épidémie reprend en raison d’une épidémie d’une autre nature : l’ignorance, dont les propagateurs font souvent preuve d’une remarquable véhémence.
Après l’Allemagne, l’Italie. Rien qu’au cours de l’année 2017, on comptait dans ce pays 5 006 cas de rougeole, contre 843 en 2016. L’l’Italie se place ainsi juste après la Roumanie et la Grèce pour ce malheureux record en Europe. Le Mexique a recommandé à ses citoyens voyageant en Italie de se faire vacciner avant de partir.
Le vaccin contre la rougeole avait pourtant permis d’éradiquer la maladie dans la plupart des pays développés. À partir des années 2000, la maladie était devenue si rare qu’elle ne faisait plus partie du paysage.
C’est alors qu’un article publié dans le journal scientifique The Lancet a établi un lien entre la vaccination ROR (rougeole-oreillons-rubéole) et l’autisme. Le texte a été retiré depuis car les 13 auteurs qui en avaient falsifié les données se sont rétractés. Mais le mal est fait, rien ne peut plus arrêter la rumeur.
En Italie, le parti Cinq Étoiles actuellement au pouvoir encourage ce point de vue et fait croire au grand public qu’il est mieux à même de juger lui-même que les scientifiques. Des familles ont organisé des écoles secrètes pour accueillir les enfants non vaccinés.
« Si j’étais encore ministre de la Santé », s’indigne Beatrice Lorenzin, du précédent gouvernement de centre-gauche, qui, à ce poste, avait rendu la vaccination obligatoire, « j’enverrais la police dans ces écoles illégales qui sont de véritables bombes chimiques ! »
Jason Horowitz – International New York Times – 27 septembre 2018
https://afpa.org/content/uploads/2017/10/fiche_ror_autisme.pdf
Nous possédons tous un gène appelé PNMA6F. Mais personne ne sait à quoi il sert. Il n’est pas le seul. Des 20 000 gènes codant des protéines, 5 400 n’ont jamais fait l’objet de publication. Il en est de même de la plupart de nos gènes. Une infime fraction (2 000) est vraiment prise en compte.
Les chercheurs ont tendance à se concentrer sur les gènes qui ont été étudiés depuis des décennies. S’attaquer à un inconnu comme PNMA6F, c’est mettre sa carrière en danger.
Certes, les scientifiques disposent à présent d’une carte détaillée du génome humain et le séquençage de l’ADN est d’une puissance stupéfiante. Mais nommer un gène n’est pas comprendre son fonctionnement. Pourquoi ce déséquilibre ?
En 1991, 16% de tous les gènes humains avaient été identifiés. Depuis 2015, ce sont toujours les mêmes qui font l’objet de la moitié des publications.
On pourrait penser que les chercheurs se concentrent sur les gènes directement utiles, par exemple ceux qui entrent en jeu dans le développement des cancers. Pas du tout : il y a énormément de gènes qui jouent un rôle dans les cancers et on n’en étudie qu’une infime fraction. L’explication est à chercher non dans les gènes eux-mêmes que dans les façons de travailler : il est plus facile de recueillir les protéines secrétées par les cellules que celles qui en restent prisonnières ; il est plus commode d’étudier les gènes qui peuvent être modélisés dans les animaux de laboratoire, ce qui n’est pas le cas de tous.
« Nous espérions qu’avec le Projet du Génome Humain la situation allait changer », regrette Luis A. Nunes Amaral, chercheur en sciences des données à l’université Northwestern d’Evanston (Illinois, Etats-Unis), et coauteur de l’étude parue dans PLOS Biology qui fait l’objet du présent article, « mais notre analyse montre que presque rien n’a changé. Nous nous obstinons à regarder les mêmes gènes pour trouver des remèdes et ignorons la plus grande partie du génome. »
Un biais problématique pour la médecine et que l’on devrait corriger en encourageant financièrement et en délais supplémentaires ceux qui explorent des territoires nouveaux.
Carl Zimmer – International New York Times – 26 septembre 2018
Cybil Preston est inspectrice aviaire dans le Maryland où l’on élève des colonies d’abeilles à destination de tous les États-Unis. C’est grâce à leur travail de pollinisatrices qu’on peut faire pousser des amandes en Californie, des myrtilles dans le Maine, des agrumes en Floride…
Ce qu’elle redoute le plus, c’est la Loque américaine, une maladie des abeilles extrêmement contagieuse. Elle est causée par la formation en quantités phénoménales de spores capables de survivre pendant des décennies de Paenibacillus larvae. La maladie tue les larves, se diffuse de ruche en ruche et décime irrémédiablement les populations d’abeilles.
Cybil doit ouvrir chaque ruche, en extraire les rayons de cire gorgés de miel, bruissants d’insectes, pour les examiner de près. Un travail long et pratiquement impossible à effectuer en hiver lorsque l’essaim est engourdi.
Il y a quatre ans, elle a trouvé la parade : son golden retriever Mack ! Elle a eu l’idée de l’amener chez Mark Flynn, un policier qui entraîne des chiens à renifler la drogue ou à retrouver des victimes sous les décombres. Ensemble ils ont appris à Mack à détecter l’odeur de la Loque sans toucher aux ruches. Ils entraînent à présent pour le même métier, Tukka, un chien d’avalanche. Elle vient de recevoir des aides pour développer ce programme qui pourrait être pilote pour d’autres États.
Tejal Rajo – International New York Times – 17 juillet 2018
Identifying American Foul Brood - NSW DPI Agriculture