L’information est une aventure
Nous vivons un âge d’or de l’information… Nous nous déplaçons tous (ou presque tous) avec un smartphone ou une tablette qui nous donne accès aux journaux du monde entier sans cesse actualisés et à des bibliothèques sans nombre, toujours disponibles, dont les lourds fichiers cartonnés d’autrefois sont remplacés par quelques clics. C’est apparemment le miracle de l’information universelle et instantanée. Il arrive qu’on y trouve des pépites.
Aux sources de ces données, des acteurs puissants et omniprésents qui investissent beaucoup pour mieux identifier et comprendre leurs utilisateurs. En attirer sans cesse davantage, c’est s’assurer une présence de plus en plus hégémonique et gagner beaucoup d’argent. Leur communication devenant ainsi une sorte de sur-mesure, les utilisateurs tournent en rond à l’intérieur de leurs propres goûts et convictions.
Par ailleurs, elle est nombreuse la cohorte de ceux qui cherchent à instrumentaliser les réseaux sociaux afin de promouvoir leurs sectarismes. De là proviennent tant de violences verbales, tant de fake-news qui engendrent parfois la violence physique, voire des psychoses collectives. Les auditeurs, téléspectateurs, lecteurs, internautes reçoivent ces flots chaotiques avec une gamme de réactions allant de l’indifférence à la passion. Ce n’est pas par hasard qu’un livre récent alerte sur le risque de décérébration à grande échelle.
Face à cette profusion le besoin d’information, expression de la personnalité originale de chaque personne, demeure paradoxalement inassouvi. L’information pertinente a un sens différent pour chacun. Elle nous permet de devenir autonomes et responsables par la connaissance et l’action, de comprendre notre environnement pour pouvoir y naviguer, de dépasser notre propre domaine d’expertise, de nous ouvrir au monde. Nous devons chercher et nous entraîner sans trêve : faire preuve de constance et de patience, être à l’affût, percevoir ce que les autres ne voient pas, discerner, dans le chaos des données, ce qui importe et ce qui est possible.
Autrefois, des explorateurs, s’exposant à tous les périls, ont ouvert la voie vers des régions inconnues d’Afrique, d’Amérique du Sud, d’Asie. Ce qui les motivait, c’était le besoin d’y aller voir, de comprendre, de faire connaître. Nous appelons de nos vœux l’avènement d’explorateurs d’un nouveau type : les explorateurs de l’information.
Armand Braun