EDITORIAUX 2009
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Octobre 2009 Fin 2010, il sera enfin possible d’acheter une voiture électrique de série grand public : la Leaf de Nissan ou la Volt de Chevrolet. La première offre 160 km d’autonomie. La se-conde possède un petit générateur à essence qui permet de recharger les batteries après 65 km. D’après The Economist, repris par Challenges le 17 septembre, ces petites berlines coûtent environ le double d’une automobile classique de modèle comparable, les batteries électriques seront très chères et devront être rechargées chaque nuit… Les Etats, dans le monde entier, subventionnent massivement les constructeurs et une myriade de sous-traitants et laboratoires de recherche. Demain, les réglementations sur les voitures polluantes deviendront plus strictes, la taxe carbone augmentera, pour favoriser la voiture électrique. Puis on régulera le trafic routier, on créera des péages urbains, on incitera les automobilistes à garer leur véhicule à essence loin des centres-villes et on pénalisera ceux qui ne le peuvent pas. Il faudra par ailleurs faciliter l’installation dans les rues de nombreuses bornes pour recharger les batteries, multiplier les parkings réservés, gérer les files d’attente aux stations et les innombrables conflits d’usage qui surgiront. Tout cela dans le contexte économique que l’on connaît, qui risque fort de mettre un terme bientôt au volontarisme des Etats, comme on le voit déjà en Grande-Bretagne. Tout cela alors que les plus pauvres, qui habitent de plus en plus loin des centres villes et de leur travail, n’auront jamais les moyens de s’offrir ce service haut de gamme… Nombreux sont aujourd’hui les projets de grande ampleur qui, plus encore que d’être mis en place, requièrent d’être imaginés. C’est le cas entre autres pour le climat, le logement, la protection sociale, l’agriculture… et la voiture électrique. Ils ont en commun l’exigence d’être abordés en prospective, c’est-à-dire globalement, en dynamique, dans une pers-pective longue, et d’être conduits avec la capacité de leadership qui seule donne sa chance à l’obstination. C’est du retard conceptuel, dû à la méconnaissance de la prospective, que nous risquons avant tout d’être victimes. Typiquement, s’agissant de la voiture électrique, nous allons à l’évidence, avec de bonnes intentions, vers de grands problèmes. C’est une question à propos de laquelle nous avons nous-mêmes participé à des études concernant la voiture électrique… dans les années 1970. Les dispositifs prévus risquent, entre autres, de cor-seter les sociétés développées selon une inspiration plus proche du système de protection sociale que des besoins effectifs des gens. Mais gardons espoir ou, comme on aurait dit en d’autres temps, ne désespérons pas Billancourt. Evoquons plutôt les grandes figures de ces personnages inattendus qui sont à l’origine, il y a un siècle, d’une voiture à essence qui est loin d’avoir dit son dernier mot : le marquis de Dion et un certain Louis Renault ! Armand Braun |
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Citation
« Le pilote expert et adroit ne navigue pas à l’arbitre du vent ; au contraire, utilisant sa force, il dispose ses voiles de telle sorte qu’elles le mènent au port désiré… Il n’y a pas de navire plus dangereux que la couronne, exposée aux vents de l’ambition, aux écueils des ennemis et aux bourrasques du peuple… »
Diego de Saavedra Fajardo, diplomate et écrivain espagnol (1584-1648) – cité par Michel Le Bris in « D’or, de rêves et de sang »
Clin d’oeil
« Chagall a peint le plafond de l’Opéra de Paris à 77 ans et Verdi composé « Falstaff » à 80 ans. Claude Monet a achevé « Le Pont japonais » à 82 ans, et Martin Scorsese, « Killers of the Flower Moon », à 81 ans. »
Erwan Le Morhedec – Le Figaro – 9 février 2024
Rencontre
Le coin du poète
Dans le marbre de ta mémoire
Dans le marbre de ta mémoire
Je graverai mon nom
Afin que jamais tu n’oublies
Les traits de mon visage
L’amour qui nous avait unis
Nos envols sur la crête des vagues
Et le sombre et profond silence
Des nuits où nos doigts enlacés
Nous écoutions sonner nos cœurs à l’unisson
Dans le marbre de ta mémoire
Je veux inscrire ces matins
Où les rais d’un soleil ardent
Te délivraient de ton sommeil
Où dans le trait des hirondelles
Griffant l’immensité du ciel
Montait le parfum du printemps
Où nous rêvions à tire d’ailes
De les y rejoindre en volant
Dans le marbre de ta mémoire
Je veux ciseler l’éphémère
Compter les jours où nous vécûmes
Les jours où nos âmes mêlées
Les nuits où nos corps enlacés
Nous suivions les portées du désir
Comme un archet au bout des doigts
Nuits où le murmure de ta voix
Chantait la salsa du plaisir
Dans le marbre de ta mémoire
Je veux être mort ou vivant
Le glyphe que l’usure du temps
Ne peut effacer ni détruire
Jean Recoing