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Mai 2017 – Rencontre

Rencontre avec Michel Cassé, astrophysicien et poète, ex Directeur de recherche au CEA, et Marie-Christine Maurel, Professeur de biologie cellulaire et moléculaire à l’Université Paris VI et directrice du laboratoire de recherche en Biochimie de l’Evolution et Adaptabilité Moléculaire à l’Institut Jacques-Monod.

Manifeste révélationnaire

Il revient aux académies de la Terre, de l’Univers et de la Vie de remettre le citoyen dans son référentiel cosmique pour lui redonner sa dignité nature. La conscience stellaire, géologique et biologique s’offusque devant l’indigence du cosmologos du moment. Il y a outrage non à la magistrature mais à la science et à la littérature et crime de lèse poésie. Mais peut-être est-ce notre faute ?

Nous, femmes, hommes, enfants et bêtes de science devrions obtenir le fini avec un faire toujours moelleux et parer les vérités utiles de formes agréables. Notre rôle devrait être de remettre le pas des humiliés des lumières et de la véracité dans l’innocence et la beauté des commencements et les quiller par contraste avec les paroliers politiques professionnels qui les mettent en boite, littéralement, comme des allumettes, dont seul le nombre de bâtonnets compte. Pour nous ce qui importe c’est le bout soufré : la science doit être une mise à feu de l’être.

Nous convoquons ici tous les oiseaux du verbe et de la gent ailée, de l’hirondelle à la fusée pour rehausser le citoyen et l’envoyer aux nues. Le partage de la beauté du ciel, de l’ADN/ARN est pour nous une mission démocratique, car si les sciences et techniques galopent, les mentalités cheminent.

Le jeu sur l’ignorance et la rouerie ne paie pas. Nous griffonnerons des violettes et des belles pommes de Newton, bien rouges, sur le fond vert peu tendre et l’herbe amère de la campagne électorale. Cette comédie de piéton piétine. Les tribuns ont cessé de semer leur parfum de prose aux étoiles.

Infini peut-être, il s’étend encore, l’amour ? le poème ? certes, et l’univers assurément. Le rayonnement cosmologique fossile grelottant à l’oreille de nos radiotélescopes et satellites, chante la contine de l’univers enfant.

Nous vivons sur une planète solide à distance idéale d’une étoile de la majorité silencieuse, une bombe à hydrogène qui a la sagesse d’exploser en milliards d’années, qui nous éclaire et nous chauffe juste à point pour que l’eau soit liquide. Vive l’eau qui nous dés-altère, nous lave et nous rend beaux ! Sur ce rocher sont apparus la vie et la conscience. L’amnésie cosmique, l’homme la rachète par la science. La matière qui pense (grise) se penche sur son passé de matière inerte, stellaire et nuageuse, et par-delà de lumière et de Vide Quantique.

Sur la planète Terre, la matière disséminée par les étoiles, qui se sont ouvertes comme des fleurs, s’est dotée d’une enveloppe perméable et a mis un filament aux commandes : l’ARN. Pour rester entre soi les atomes se sont mis en cellules.

Vous êtes cendres et poussières peut-être, mais de supernovæ. Il y a de quoi relever la tête ! Dans la progéniture des étoiles et des nuages interstellaires vous pouvez vous compter. Vous ne courez plus en aveugles derrière l’imagination du Soleil.

Les étoiles naissent comme les rats (STAR=RATS), les lapins, les chats, par portées. Les nuages accouchent de lignées d’étoiles. Elles meurent en lumière, et s’ouvrent comme des fleurs, inséminant l’espace des produits de leur alchimie, carbone, azote, oxygène et toute la cohorte des éléments jusqu’à l’uranium. Les belles de nuit sont des pétroleuses, des réacteurs nucléaires à confinement gravitationnel. Le ciel est nucléarisé. La physique nucléaire -comble de l’artifice, pensait-on-est une science de la nature.

L’astro-physique-chimie-biologie est l’écologie scientifiques la plus large du monde. Halte à l’obscurité ! La nuit n’est pas noire, c’est notre regard qui est obscur. Cosmologie et biologie sont faites de mille vies de cosmologues et de biologues et de milliards de rêves humains. L’étoile est mère des atomes. Le Soleil est notre alter sans ego, nous sommes nés du même nuage.

Sans le savoir nous labourons la poussière des étoiles qui nous a été rapportée par le vent et buvons l’univers dans une goutte d’eau de pluie. Car l’eau, H2O, rassemble dans sa molécule l’hydrogène cendre de l’explosion originelle encore appelée big-bang et l’oxygène exhalé par les supernovæ. Les atomes du Soleil parlent aux atomes des yeux le langage de la lumière. L’Europe brille de tous ses feux de science mais les candidats à la présidence-Soleil ne la voient pas. Aveuglés qu’ils sont par le feu des projecteurs, leurs projections sont de courte portée.

ESO, ESA, CERN, Institut Laue Langevin, EMBO: dans les instituts européens s’écrivent les scénarios de big-bang et de vie. Uranie la vieille muse a fait flèche de tout bois, le boson de Higgs a signé son existence, l’ADN/ARN son architecture.

Nous croyons à l’idée européenne parce qu’elle est le creuset des cultures vivantes et émouvantes et des technologies neuves et vives mais nous ne disposons pas, probablement par négligence et manque d’attention, de divers indices d’analyses éclairant le fond des questions humaines, politiques et culturelles.

Le travail prospectif est en rade car le processus de focalisation sur les demandes de groupes particuliers domine. Le sel de l’univers est pour l’heure insipide. Non l’Europe ne mourra pas d’une carence d’univers et surtout pas d’étoiles.

La formule « manifeste révélationnaire » est de Paul Virilio ; « le référentiel cosmique » d’Elisabeth Vangioni, astrophysicienne ; la carence d’univers de Yves Simon.

 

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