Traces en surface de nids de termites ? Pistes d’atterrissage pour extraterrestres ? Canulars ? … Comment expliquer la présence sur le sol de Namibie et d’Australie de « cercles de fées », ces ronds de 2 à 15 mètres de diamètre dénués de végétation ? Le mystère est en passe d’être résolu grâce au modèle de Turing.
Ce génial mathématicien a en 1952 postulé que la dynamique de certains systèmes uniformes peut, lorsqu’elle est perturbée de façon aléatoire, donner lieu spontanément à des modèles stables. Dans le vivant, cette théorie permet d’expliquer les motifs répétitifs tels que les ondulations des dunes, le pelage des léopards, les nuages dans le ciel, les rainures des arbres… Les cercles de fées aussi, semble-t-il.
Ce serait le manque d’eau qui aurait poussé l’herbe à se mettre en rond. Face à un écosystème extrêmement aride et des sécheresses quasi-perpétuelles, les cercles forment des barrières permettant à la végétation de maximiser son absorption en eau. « Les graminées conçoivent activement leur propre environnement en formant des structures espacées, symétriques, un peu comme des ingénieurs naturels de l’écosystème », explique l’écologiste Stephan Getzin de l’Université de Göttingen, dont l’équipe a analysé la vitalité des Triodia, dans les cercles de fées de l’Ouest australien.
Mathilde Ragot – Ma Planète – 24 septembre 2020