La généralisation du télétravail, conséquence de la pandémie, est souhaitée, nous disent les sondages, par 72% des salariés. Ceux-ci privilégient une solution mixte, avec deux ou trois jours de travail par semaine en dehors du bureau.

Mais déjà cet enthousiasme semble faiblir. Les appartements sont rarement adaptés, le télétravail à domicile pose fréquemment des problèmes familiaux : « taisez-vous les enfants, Papa téléphone ! ». Et on ne peut non plus leur reprocher de passer trop de temps devant les écrans, alors qu’ils voient leurs parents faire de même. « Travailler chez soi est épuisant, en particulier pour les femmes qui doivent cumuler toutes les tâches, quoiqu’on prétende. On a le droit de déconnecter et il faut que le logement reste un endroit sacré », remarque une télétravailleuse épuisée.

Le télétravail était un progrès, il devient aussi une contrainte.

C’est pourquoi de nombreuses entreprises louent des espaces de travail proches des domiciles des employés, ce qui change profon. Une proposition de loi favorisant ces tiers-lieux a été déposée par le sénateur Julien Bargeton : « des tiers-lieux peuvent permettre de profiter des avantages du télétravail en supprimant une partie de ses inconvénients : on y retrouve le principe de la machine à café où on fait des rencontres professionnelles, la connexion y est meilleure parce qu’assurée par des grandes entreprises, on peut avoir des postes de travail bien équipés avec trois écrans, et cela soutient aussi le développement des villes moyennes et des centres-bourgs. »

Anne Rodier – Le Monde – 9 avril 2021
Méka Brunel , directrice générale de Gecina – Les Échos – 30 avril 2021

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