Nécessité fait loi, dit le vieil adage. La problématique du coronavirus, avec sa gravité, ses risques d’infection et le grand nombre de patients à examiner a poussé les médecins à adopter des pratiques existantes, mais qui n’étaient pas encore généralisées.

Devant l’urgence et l’engorgement des services, beaucoup de médecins qui jusque-là n’examinaient leurs patients qu’en personne –   à domicile ou à leur cabinet – se sont vus contraints de faire des « visites » au téléphone (en vidéo lorsque cela était possible). Et cela s’est plutôt bien passé.  Évidemment, après la fin du confinement que nous espérons tous, cette pratique n’est pas destinée à remplacer toutes les consultations à l’ancienne. De même que vous ne voudriez pas que Face Time remplace pour toujours les réunions de famille et les rencontres de copains. Mais les visites médicales en ligne pourront continuer pour discuter les résultats des examens en laboratoire ou traiter à distance des petits bobos qui peuvent se passer d’un examen médical approfondi.

La télémédecine existait déjà et commençait à être mise en place dans les régions en déficit de cabinets médicaux et hôpitaux. La situation actuelle a permis de la généraliser et de la tester sur tout le territoire.

La véritable innovation, c’est peut-être le drive-in de test au coronavirus inventé en Corée du Sud. Des drive-in improvisés dans les cours de bâtiments publics disposant d’une entrée et d’une sortie s’installent en Europe et aux États-Unis.  Vous prenez rendez-vous en ligne (sur Doctolib par exemple), vous vous rendez en voiture jusqu’à la station la plus proche, baissez la vitre de votre portière, sortez le nez ; en quelques secondes, à l’aide d’un coton-tige inséré dans votre narine, un laborantin procède au prélèvement qui sera analysé dans la journée.
Le dispositif pourrait demeurer pour d’autres tests simples. Imaginez que votre enfant ait une angine et que pour savoir s’il s’agit d’une infection microbienne (qui nécessite des antibiotiques) ou d’une infection à virus (où il faut surtout les éviter), il ait besoin d’un prélèvement dans la gorge. Le drive-in vous évitera d’emmener votre enfant chez le pédiatre puis au laboratoire où, de plus, il risquerait de passer ses germes aux autres patients dans la salle d’attente.

Peter L. Steinberg, urologue à Boston – The Wall Street Journal – 26 mars 2020

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