Une vue panoramique des Andes. La musique d’une flûte de Pan. Puis apparaît Renata Flores Revera, 19 ans, dans sa tenue de rappeuse : grandes boucles d’oreilles, queue de cheval, pantalon informe. Mais ce qui la distingue c’est qu’elle chante en quechua, une langue Inca presque disparue. Cette langue, n’est plus parlée dans les villes du pays. C’est la langue, un peu méprisée, des paysans les plus pauvres. C’est la langue reléguée dans le folklore et les musées.

Il y a cinq ans, alors qu’elle avait échoué à l’émission de télévision péruvienne « The Voice », sa mère mit en ligne la chanson qu’elle avait interprétée : une version de The House of the Rising Sun, mettant en scène des animaux et en quetchua et qui devint virale en Amérique latine. Après ce premier succès, ce fut Chaynatam Ruwanki Kuyanayta, ou The Way You Make Me Feel de Michael Jackson, traduit en quetchua avec l’aide de sa grand-mère, Ada, 72 ans. Puis beaucoup d’autres. Renata Flores dénonce la corruption et met en valeur le pouvoir féminin.

Liberato Kani, 26 ans, rappe aussi en quetchua. Il célèbre la vie de tous les jours et les paysages andins. Ses concerts attirent des milliers de fans. De jeunes artistes lui demandent des conseils pour adapter leur musique à d’autres rythmes et d’autres langues oubliées.

Liberato et Renata Flores sont un lien vivant entre le passé et le présent.

Julie Trukewitz – International New York Times – 1er mai 2020
https://www.youtube.com/watch?v=UGkyV2G7hGE
https://www.youtube.com/watch?v=Fj1E0OV8B5c&list=PLoP20TnYWxI0f8kms63kjqdNXUTnJILDR&index=1

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