photo: Ami Krausz
Cet été les inondations ont été particulièrement catastrophiques. Elles ont frappé la Chine, New-York, l’Europe… En Europe on n’avait jamais connu cela depuis quatre siècles. En Allemagne et en Belgique, 220 personnes ont péri. Mais aux Pays-Bas tout proches, qui auraient dû subir la même menace, même s’il y a eu quelques dégâts matériels dans les régions frontalières, on n’a déploré aucun décès, notamment grâce au Maaspark Ooigen-Wanssum qui a été achevé juste avant le mois de juillet.
Le pays est situé en dessous-du niveau de la mer et il est constitué pour plus de la moitié de sa superficie de terres gagnées sur la mer. Les Hollandais ont donc eu l’expérience de la gestion des inondations bien avant que les changements climatiques ne posent problème. La menace de montée des eaux depuis l’océan est gérée grâce à des digues. La méthode pour éviter les crues des rivières a changé. Les responsables et les hydrologistes se sont rendu compte qu’il ne suffisait plus d’élever des digues de plus en plus haute et creuser des canaux de plus en plus profonds. Ils ont décidé de laisser le flot des cours d’eau principaux s’étaler sur davantage d’espace et ont lancé en 2007 trente projets le long de la Meuse et du Rhin. Le but : prévoir des zones de déviation de l’eau imitant des plaines d’inondations et correspondant souvent aux anciens lits de ces fleuves.
Le Maaspark Ooijen-Wannssum est un bon exemple de cette action. Des digues ont été démolies pour laisser l’eau se répandre au besoin. D’autres ont été déplacées pour orienter le flot dans des lits naturels. Certes quelques maisons ont dû être détruites, des terres agricoles ont disparu. Mais ni les unes ni les autres ne sont plus menacées par la catastrophe. Ces plaines alluviales, dans lesquelles on peut circuler en vélo, sont maintenant un parc naturel peuplé de castors, de blaireaux et d’oiseaux migrateurs.
En vue des crues à venir, les hydrologistes dressent une carte des bâtiments sensibles, hôpitaux, écoles, maisons de retraite, infrastructures critiques comme par exemple les installations de serveurs informatiques en vue de leur déplacement éventuel vers des zones moins exposées.
Thomas Erdbrink – International New York Times – 9 septembre 2021