S’inspirer du vol des oiseaux migrateurs pour aménager le trafic aérien de manière à gagner en efficacité énergétique et donc à limiter les émissions de CO2, tel est le projet Fello’fly d’Airbus.
La formation de vol en V des oies migratrices est destinée à alléger les efforts du banc complet d’oiseaux. Les bernaches placées en avant offrent une protection aux suivantes, qui fournissent moins d’efforts, car elles profitent des turbulences produites par les ailes de celles qui volent en tête. Lorsque les premières sont fatiguées, elles cèdent leur place pour aller se reposer à l’arrière.
D’où l’idée de faire de même pour des avions volant de concert. On ne pense pas encore au V des oies, mais à des vols en duo : derrière un avion de tête, le suivant, 3 km derrière, profite des turbulences créées pour améliorer sa portance, d’où une économie espérée de 5 à 10% de carburant par voyage. Ce gain contribuerait à respecter l’engagements pris par la profession d’une réduction de 50% des émissions de CO2 à l’horizon 2050 par rapport au niveau émis en 2005.
Si les essais s’avèrent probants, il faudra prévoir des logiciels supplémentaires dans le cockpit et obtenir l’aval des autorités de contrôle aérien.
Anne Bauer – Les Échos – 19 novembre 2019