© virtosmedia, 123RF Free Images
Mêmes causes, mêmes effets.
La tuberculose est une maladie qui se soigne… encore faut-il pouvoir le faire. Pourtant le traitement existe et a fait des progrès : un nouveau médicament peut être administré en quelques comprimés par jour au lieu des nombreux comprimés et injections qu’il fallait autrefois. Un nouveau vaccin pourrait bientôt être au point. Mais, comme le remarque Puneet Dewan, épidémiologiste à la Fondation Bill & Marina Gates, « il y a un fossé entre l’espoir de nouveaux moyens et le fait qu’on ne puisse atteindre les gens qui en ont besoin. » En Afrique notamment, faute d’infrastructures et de personnel, les malades ne sont pas détectés ou pas à temps. De plus, comme il s’agit encore pour ces gens d’une maladie honteuse, ils n’indiquent pas le nom des gens avec qui ils ont été en contact et l’épidémie continue. D’ailleurs, elle gagne de nombreux pays, même dans le monde développé. D’après l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), il existe dans le monde 40% de personnes atteintes par la tuberculose qui n’ont pas été diagnostiquées. La tuberculose a tué 1,6 millions de personnes en 2021.
Aux États-Unis, le nombre des MST est en augmentation. En 2022, on a dénombré 3 700 cas de syphilis congénitale, c’est-à-dire onze fois plus que dix ans auparavant. Le résultat est tragique : fausses-couches, décès, et les enfants qui survivent peuvent être atteints de cécité, surdité, déficience mentale… Or 90% des nouveaux cas auraient pu être traités. C’est avant tout un problème d’information et d’infrastructures. Autrefois, des équipes du National Health Service veillaient à ce que toutes les femmes enceintes soient testés et que toutes les femmes atteintes soient soignées. À présent, nombreuses sont les futures mamans qui ne bénéficient d’aucune consultation médicale pendant leur grossesse et ne sont donc pas diagnostiquées à temps.
« On ne peut pas, s’indigne le Dr. Thomas Dobb, du département de santé publique à l’université du Mississipi, démanteler les structures de la santé publique sans en subir conséquences. Je ne puis croire que, dans un pays aussi riche que le nôtre, la santé soit dans un état si effroyable ! »
Stephanie Nolen – International New York Times – 8 novembre 2023
Apoorva Madavilli – International New York Times – 10 novembre 2023