Comme chaque année depuis 1991, la cérémonie de remise des prix Ig Nobel (prononcez « ignoble ») s’est tenue le 15 septembre dernier, un peu avant celle des prix Nobel. Hélas, en ligne uniquement, Covid oblige. Dommage, car la cérémonie organisée au Sanders Theater d’Harvard, au cours de laquelle des lauréats du véritable prix Nobel remettaient les prix, valait son pesant de cacahuète avec des discours de remerciements, interrompus, s’ils étaient trop longs, par une petite fille de 8 ans, surnommée Miss Sweetie Poo (« Mlle Mignonne Caca »), l’invitation au public à envoyer des avions en papier sur la scène et autres loufoqueries.

Cette année, l’Ig Nobel de cardiologie est allé à une étude montrant que lors des « blind dates » (rendez-vous organisés entre deux personnes qui ne se connaissent pas) l’attraction des partenaires se révèle par la synchronisation de leurs rythmes cardiaques.

Celui de médecine a été attribué à une équipe polonaise qui a prouvé que la cryothérapie susceptible de calmer une inflammation de la bouche consécutive à une chimiothérapie agressive obtenait de meilleurs résultats quand l’agent froid était constitué de crème glacée. 

L’Ig Nobel d’ingénierie a récompensé des chercheurs japonais qui ont étudié la meilleure manière d’utiliser ses doigts pour tourner un bouton de porte.  Celui de biologie a été décerné à deux Brésiliens qui ont étudié la constipation chez les scorpions et ses conséquences néfastes sur leur vie sexuelle.
Dans la catégorie physique, ce sont des chercheurs qui ont expliqué pourquoi les canetons avançaient en formation. En économie, le prix a été remporté par des chercheurs qui ont prouvé que ce ne sont pas les plus talentueux mais les plus chanceux qui remportent honneur et fortune.

Tous ces prix sont destinés à récompenser des réalisations qui font d’abord rire puis réfléchir. Sous l’humour se cache souvent une véritable découverte. Ainsi, des chercheurs du laboratoire de modélisation de l’université Pierre et Marie Curie à Paris ont démontré pourquoi les spaghettis se cassaient en trois ou quatre, jamais en deux. Leur découverte répond à une question posée par Pierre-Gilles de Gennes (prix Nobel de physique 1991). La technique qui en découle (pour casser les spaghettis en deux), récompensée d’un Ig Nobel en 2006, semble même trouver des applications en architecture.

https://www.youtube.com/watch?v=uSELZ1A5OT8&ab_channel=ImprobableResearch

https://www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2002-1-page-66.htm

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