Tous les habitants des Pays-Bas âgés de plus de 18 ans, citoyens hollandais ou autres, ont reçu du ministère de la Santé un courrier les informant qu’ils sont désormais enregistrés en tant que donneurs d’organes volontaires après leur mort. Quatre options se présentent à eux : 1 – Je veux devenir donneur d’organes ; 2 – Je ne veux pas devenir donneur d’organes ; 3 – Je désigne une personne qui décidera pour moi après ma mort ; 4 – mon partenaire ou ma famille décideront après ma mort. Ne pas répondre, vous inscrit dans la première catégorie. Un site dédié peut être consulté en néerlandais, en allemand, en anglais, en espagnol, en français, en polonais, en turc, en chinois : des villes dont le nombre s’accroît sont en effet peuplées en majorité par des ressortissants d’autres pays, entre autres en provenance des anciennes colonies néerlandaises, le Surinam et l’Indonésie.
Cette initiative s’inscrit dans une tradition culturelle, particulièrement vivante aux Pays-Bas, qui considère que c’est l’esprit qui fait vivre les personnes et que le corps n’est qu’un accessoire.
Mais il y a un biais : l’autorisation d’immigrer depuis une nation extra-européenne est de plus en plus difficile. Un test d’intégration doit être passé, pour démontrer la connaissance de la langue et de la société néerlandaises. Le matériel pour ce faire est disponible dans les ambassades néerlandaises au prix de 150 €.
Par contre, les donneurs d’organes après leur mort sont bienvenus, d’où qu’ils viennent, qu’ils parlent ou non néerlandais, qu’ils soient ou non au courant de la culture du pays. En somme, qu’importent les données linguistiques, ethniques et culturelles, c’est l’acceptation du don d’organes qui l’emporte.
Florian Coulmas – Neue Zürcher Zeitung – 24 février 2021
www.donorregister.nl