Le mot cannabis a longtemps été synonyme de drogue illicite. Assurément à juste titre. Mais voilà que surgit dans le paysage le cannabis thérapeutique. Trois mille personnes devraient en bénéficier à titre expérimental. Ce test fixé pour une durée de deux ans va bientôt commencer, puisque le cahier des charges des médicaments concernés par cette expérimentation vient d’être publié au Journal officiel.

Les médicaments à base de cannabis utilisés pendant l’expérimentation sont des produits finis qui contiennent du delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) et du cannabidiol (CBD). Ils peuvent se présenter sous plusieurs formes pharmaceutiques : des capsules, des comprimés, des fleurs séchées, des granulés à vaporiser ou des huiles. Évidemment, la possibilité de consommer le cannabis thérapeutique en le fumant n’a pas été retenue.

Ces médicaments sont fabriqués « dans le respect des bonnes pratiques de fabrication », et doivent, en particulier, répondre aux critères de qualité pharmaceutique fixés par le cahier des charges défini par le ministère de la Santé. Ils pourront être utilisés pour les douleurs réfractaires aux thérapies (médicamenteuses ou non) accessibles, à certaines formes d’épilepsie sévères et pharmaco-résistantes, aux soins de support en oncologie, aux soins palliatifs, à la sclérose en plaques et autres pathologies du système nerveux central.

Des filières du cannabis thérapeutique se mettent en place, l’une médicale, l’autre récréative. Désormais, ce sont quelque 400 boutiques qui vendent des produits à base d’une molécule non psychotrope. Et un département rural et isolé, la Creuse, voit dans le cannabis thérapeutique une voie possible pour son développement. En avril 2019, le premier ministre Edouard Philippe a signé le « Plan particulier pour la Creuse », qui prévoit la création d’une filière dédiée.

Léo Da Veiga – Les Echos – 26 mars 2021

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