HIVER
Les matins de soleil
Le givre vêt les bois d’une blancheur nuptiale
Chaque rameau
Chaque brindille
Scintille
Des freux piochent du bec le sol gelé
En vain
Dur hiver
Pour eux la saison de la faim
Et puis chargés de neige
Venus de l’horizon
De sombres cumulus effaçant le soleil
Déversent leur fardeau sur les bois assoupis
Et la forêt sommeille sous la blanche pelisse
Où s’impriment les pas d’un marcheur égaré
La forêt dort dans un profond silence
Espérant le printemps qui viendra l’éveiller.
Jean Recoing