Il est d’une maigreur extrême le migrant

Son regard est voilé de fatigue et de peine

Sa démarche l’emporte heurtée incertaine

Égaré par la faim

Triste d’être si pauvre

Honteux de n’être rien

Il a laissé les siens

Il est seul

Égaré

Perdu

Le migrant

Foule le dur pavé de la ville étrangère

Et dans la solitude où l’enfoncent ses pas

Sa vie n’est plus la vie mais une pente abrupte

Qu’il ne sait plus gravir

Le migrant

Cherche en vain

Sous un auvent complice le repos

Où dans un songe heureux il oublierait sa faim

Longue encore est sa nuit

Et le sommeil le fuit

 

Jean Recoing

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