En France, en Italie, en Suisse, les glaciers alpins se fracturent, fondent, rétrécissent, disparaissent, lentement mais sûrement. Cette catastrophe est une conséquence du réchauffement de la planète. Effectivement, la moyenne des températures a augmenté d’environ 1° au cours des 150 dernières années.
La disparition des glaciers fait apparaître des vestiges qui montrent qu’autrefois il n’y avait pas de glace sur le site du glacier d’aujourd’hui. Autrefois veut dire principalement la période romaine et la première période capétienne. Le recul des glaciers est une aubaine pour les archéologues. La glace a en effet conservé les squelettes, vêtements, chaussures, outils, armes des soldats, des commerçants ou des religieux qui résidaient là ou bien y passaient. L’archéologie glaciaire est ainsi devenue une branche de l’archéologie. Elle a son musée, à Sion, dans le Valais. Des centaines d’objets y sont présentés, qui ont été ensevelis sous la glace pendant des siècles, et que le recul des glaciers a récemment mis à jour.
Si la longueur des glaciers est fonction de la température, cela veut dire que la température dans les Alpes a été sous Jules César plus proche ou plus élevée qu’aujourd’hui. Que la planète a ensuite souffert d’un refroidissement marqué. Avant de connaître sous Philippe Auguste un net réchauffement. Puis d’être frappée par un refroidissement connu sous le nom de « petit âge glaciaire » jusqu’au milieu du XIXe siècle. Suivi ensuite par le réchauffement que nous vivons.
Rémy Prud’homme, économiste – 28 août 2022
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