Après avoir révélé plus de 150 millions de gènes planctoniques et 95% des virus marins connus (« Tara Océans »), mis en lumière les terribles conséquences de la pollution plastique en mer et son origine (« Tara Méditerranée » et « Tara Microplastiques »), la goélette Tara a repris la mer le 12 décembre 2020 pour une nouvelle mission de vingt et un mois.

Il s’agit cette fois d’étudier le microbiome, c’est à dire l’ensemble des organismes unicellulaires de moins de 1 mm qui peuplent les océans. Ils représentent plus de deux-tiers de la masse de l’océan et occupent donc une place centrale dans son écosystème. Ce monde invisible assure le bien-être et le bon fonctionnement de l’océan. C’est également un rouage primordial de la machine climatique. En effet, grâce à la lumière du soleil, le phytoplancton absorbe du gaz carbonique et génère à lui seul, chaque jour, la moitié de l’oxygène planétaire.

En l’abordant comme un tout – micro-organismes, virus, mais aussi paramètres physico-chimiques, nutriments, polluants, etc. – et en considérant les interactions que ces organismes ont entre eux et avec d’autres organismes plus gros et leur environnement, les scientifiques réunis autour de Tara vont explorer les mécanismes complexes derrière chacune des grandes fonctions qui le rendent si crucial pour notre planète : la production d’oxygène, la captation du carbone, les interactions avec les grands cycles biogéochimique de l’océan, la production de matière organique.

Après le retour de Tara, en septembre 2022, les données collectées continueront à être analysées par les équipes du Genoscope, centre de décryptage partenaire de la Fondation Tara Océan et seront accessibles en open source aux scientifiques du monde entier.

Marianne Bliman – Les Échos – 4 janvier 2021
https://jacob.cea.fr/drf/ifrancoisjacob/Pages/Departements/Genoscope/A-propos.aspx

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