À Sevran (Seine-Saint-Denis), le jardin Aurore est un lieu à part : on y produit 70 variétés de légumes bio sur un peu plus de 1,2 hectare. Les dix-huit personnes qui y travaillent ne sont pas des professionnels du maraîchage, ce sont des salariés en insertion, en contrat aidé sur plusieurs mois, le temps de remettre le pied à l’étrier. Des paniers de légumes sont distribués à petit prix à des familles à faible revenu. Un véritable écosystème s’est mis en place autour de ces récoltes.

Selon le ministère de la Santé, huit millions de personnes ont eu recours aux distributions alimentaire en 2020, de façon ponctuelle ou régulière, soit plus d’un Français sur dix. L’aide alimentaire est principalement assurée par quatre associations : la Fédération français des banques alimentaires, les Restos du cœur, le Secours populaire et le Secours catholique. Ces associations ont recours ensemble à 200 000 bénévoles.

Garantir l’emploi et l’approvisionnement local pose cependant un problème que le succès du jardin Aurore met en valeur. Le jardin Aurore est voué à être déplacé et remplacé par une zone d’habitat, ce qui est logique alors que les terrains à construire, surtout pour les logements sociaux, sont si rares. Espérons que, comme on le lui a promis, le jardin Aurore retrouvera un autre emplacement, aussi vaste et aussi bien placé dans la ville.

Mathilde Gérard – Le Monde – 22 décembre 2020

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