Tarascon, autrefois ville florissante de la Provence, est aujourd’hui l’une des communes les plus pauvres des Bouches-du-Rhône. Mais il lui reste le maraîchage. Bien que saisonnière, cette activité requiert des bras depuis la nuit des temps. Le besoin de main d’œuvre pour les récoltes a attiré tour à tour des Gitans, puis des Marocains et maintenant des Equatoriens. Il y aurait dans la région plus de neuf mille Equatoriens, ainsi que des Boliviens, des Péruviens et des Colombiens. À Tarascon ils représenteraient 10% de la population, soit près de 1 500 personnes.

Le Père Michel Savalli, prêtre de la Collégiale Sainte-Marthe a établi le contact avec ces populations. Un paroissien, enseignant de son état, a proposé de donner des cours de français dans la salle paroissiale. Il pensait avoir une vingtaine d’élèves. Ils sont arrivés à plus d’une centaine. L’opération a alors changé de dimension, avec 23 bénévoles et des aides en tout genre : coup de main pour les papiers, le logement, vestiaire, vide-greniers, paniers solidaires. En seulement trois ans cette population sud-américaine déracinée est en passe de s’intégrer, avec des enfants scolarisés, un restaurant, une épicerie et une boutique d’esthétique tenus par des compatriotes.

Pierre Saint Gilles – Le Figaro – 21 décembre 2020

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