Les éoliennes garantissent une énergie décarbonée, mais elles sont pour les oiseaux et les chauves-souris une menace directe à les stressant et en les fauchant avec leurs pales, et indirecte en détruisant leurs habitats.

Des chercheurs norvégiens proposent une solution pour limiter les impacts directs. En peignant une des trois pales en noir, ils ont fait chuter de 70% la mortalité des aigles à queue blanche, ou aigles de mer, les plus grands oiseaux de proie de Norvège. L’alternance de blanc et de noir dans la rotation leur rend les éoliennes plus visibles. Kevin Barré, chercheur au Centre d’écologie et des sciences de la conservation à Concarneau, note que « pour ces rapaces, l’effet est indéniable, ce qui est particulièrement important car ce sont des animaux au cycle de reproduction assez lent et la mort d’un seul individu est donc plus préjudiciable pour l’ensemble du groupe. Par contre, le dispositif est beaucoup moins efficace pour lutter contre la mort des petits passereaux, dont le cycle de reproduction est plus court. La mort d’un individu pèse moins sur le groupe, mais ils sont en général beaucoup plus nombreux à être retrouvés morts au pied des éoliennes. » Il précise cependant : « Les éoliennes tuent certainement beaucoup moins d’animaux par an que les autoroutes ou les chats. Elles sont juste plus récentes dans le paysage. Nous y sommes moins habitués. C’est plus facile de les critiquer. »

Vincent Bordenave – Le Figaro – 27 août 2020

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