Les campagnes de vaccination font des progrès en Afrique. Ainsi la population ayant reçu les injections successives du vaccin DTP (contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche) est estimée à 98% en Tanzanie, 97% au Ghana, 92% au Malawi et au Kenya, 90% en Sierra Leone, 84% au Liberia, 45% en Guinée, 41% au Tchad.

Il existe désormais un vaccin contre la malaria. Mis au point par GlaxoSmithKline, il consiste en quatre doses à administrer successivement en dix-huit mois. Ce vaccin pourrait à terme aider à éradiquer la maladie qui tue chaque année en Afrique un demi-million de personnes, des enfants pour la plupart. Mais comment s’assurer que ceux qui vivent dans régions isolées reçoivent bien les quatre piqûres destinées à les immuniser ?

C’est dans ce but qu’au Malawi, au Ghana et au Kenya, des alliances ont été nouées entre des professionnels de santé, des start-ups en technologies et l’entreprise de livraison United Parcel Service.

Le gouvernement du Ghana est en pourparlers avec l’entreprise de logistique robotisée Zipline basée à San-Francisco pour que des doses de vaccin soient distribuées par drones, comme le sont déjà des antibiotiques à injecter, des plaquettes sanguines, des sérums antivenimeux. C’est ainsi que dans une clinique de Danteng, au Ghana, a été instauré un système de livraison « juste à temps ». Par exemple, un jour que des parents étaient venus avec leurs enfants pour le vaccin contre la polio qui venait d’être épuisé, l’infirmière, au lieu de leur dire, comme elle l’aurait fait encore il y a peu, de retourner chez eux et de revenir quelques semaines plus tard, envoya sur son smartphone un SOS par WhatsApp et reçut une heure plus tard des doses de vaccin littéralement tombées du ciel.

Alexandre Wexler – The Wall Street Journal – 15 octobre 2019

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