« Tartelettes revisitées et littérature conformée » (Editorial, mai 2023) :
Je me souviens de la collection « contes et légendes » de notre enfance. Ils ne nous ont pas rendu racistes mais ces livres le sont souvent. Indiens, « Sauvages » et Noirs sont dévalorisés de façon systématique à l’exception du « bon », lui très occidentalisé. Ceux que j’avais trouvés pour les petits enfants d’une amie, je ne les ai pas envoyés, les censurant…
Et quand je lis dans une édition non censurée, contrairement à celle de mes dix ans, des insanités sur les « nègres » toujours faux jetons dans Jack London, je me sens gênée au point d’interrompre la lecture. Pas une raison pour ne pas éditer, bien sûr…
C.G.
« La disparition de l’argent liquide est une atteinte à la liberté » (Actualité prospective, mai 2023) :
La disparition annoncée des espèces est une catastrophe pour beaucoup de gens. Elle pénalisera aussi tous les petits commerçants qui, comme moi – je tiens un bazar dans une commune de la banlieue parisienne – vendent des objets à petit prix. Les clients sont tellement habitués à payer tous les matins leur baguette à 2,50€ sans contact, qu’ils refusent de comprendre que certains d’entre nous ne peuvent accepter la carte que pour des sommes égales ou supérieures à 10€. À terme, ne survivront que les commerçants vendant de la marchandise très coûteuse comme les vêtements un peu haut de gammes, les bijoutiers, les opticiens, les audioprothésistes… Bref, c’est la mort du petit commerce.
D.A.