L’Italie est le pays de l’Union européenne où les fermetures d’établissements scolaires sont les plus rigoureuses et l’enseignement à distance y est encore plus défaillant qu’ailleurs. Dans les régions du nord, où l’importance de l’éducation est depuis longtemps reconnue, les problèmes qui résultent de cet état de fait sont réels mais modérés par l’implication des parents, la bonne volonté des enfants, et la mobilisation des collectivités locales. Il n’en va pas de même dans le sud et plus particulièrement à Naples et dans ses environs, où la moitié des enfants ont quitté le système éducatif. Celui-ci se remet en route ces jours-ci, mais nul n’a idée du nombre d’élèves qui ont définitivement décroché.

Le drame est local. Il n’existe pas, comme pour les personnes hospitalisées ou en réanimation, de compteur des enfants en décrochage ou en perdition, mais leur nombre est certainement très élevé. Comment récupérer ces enfants livrés à eux-mêmes et comment aider des parents, pour la plupart de condition modeste, profondément désemparés ? La présence de la mafia dans la région de Naples aggrave encore tous les périls.

Le drame est global.  Avant même la pandémie, la performance du système éducatif italien n’était pas satisfaisante. Par ailleurs, la population italienne est la plus âgée d’Europe. Les lendemains s’annoncent bien tristes.

Le drame est européen. Sous des formes moins critiques – et encore… – avec relativement moins de personnes concernées, on retrouve ailleurs la même situation.

Emma Bubola – International New York Times – 29 avril 2021

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