Le rêve
De la nature est le plus beau des dons.
Alors que de nos désirs s’ouvre à nous la région.
Ce qu’éveillés, jamais nous ne trouvons.
Le pauvre, dans son rêve,
Ne connaît ni froid ni faim,
Se vêt de pourpres habits,
Arpente de belles pièces, foule de moelleux tapis.
Dans son rêve, le roi
Ne punit pas, ne gracie pas, ne juge pas…
Il jouit de la tranquillité.
Dans son rêve, le jeune homme rejoint celle qu’il chérit,
Et pour qui le consume un amour interdit.
Moi, dans mon rêve, je brise les entraves
Des nations esclaves !
Sándor Petőfi (1823-1849)
In « Nuages et autres poèmes » – Traduits du hongrois par Guillaume Métayer, Ed. Sillages, 2013.