En Allemagne, il manquera environ 30 000 enseignants dans les écoles primaires et secondaires d’ici à 2030 et jusqu’à 72 500 dans les crèches et écoles maternelles. Le nombre des enseignants a augmenté de 75% depuis 2010, mais cela n’a pas suffi, en regard de l’augmentation du nombre des élèves et plus encore des besoins de suivi pédagogique.
Après le choc de 2001, où elle avait découvert qu’elle était dernière au classement Pisa de l’OCDE, notamment en lecture, maths et sciences, l’Allemagne a réformé son enseignement : le programme devient le même dans tout le pays alors que jusque-là chaque Land avait son autonomie ; la classe continue l’après-midi au lieu de fermer pour laisser place aux activité extrascolaires ; les enseignants sont invités à privilégier l’analyse et la réflexion plutôt que le « par cœur ».
En 2018, le niveau avait monté mais l’Allemagne n’était encore que 15ème dans le classement Pisa. En cause le creusement des inégalités : la part d’élèves dont les deux parents sont nés à l’étranger était passée de 10 à 22% en dix ans. Puis le Covid a encore accentué le retard des élèves défavorisés.
Devant la crise des vocations, une formation pédagogique express de deux ans a été mise en place pour recruter en grand nombre des Quereinsteiger (« changeurs de carrière ») parmi des chefs d’entreprise, correcteurs, journalistes, danseurs et danseuses…
Nathalie Steiwer – Les Echos – 10 août 2022