On sait que le beau peut faire du bien. C’est pourquoi nous nous précipitons, nombreux, aux expositions et aux concerts, ou en bord mer les soirs d’été pour contempler le spectacle toujours renouvelé d’un coucher de soleil. Mais cela va plus loin. On a constaté que 25 mn quotidiennes de Mozart suffisent à diminuer la fréquence cardiaque et donc à réduire la pression artérielle

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné le rôle majeur joué par les activités artistiques dans la prévention et le traitement des maladies. C’est ainsi que des psychologues établissent des prescriptions culturelles pour certains de leurs patients. Lancée il y a plus de vingt ans, la politique publique de conventions « Culture Santé » visant à promouvoir des projets artistiques dans les hôpitaux poursuit le même objectif.  Le mouvement n’est pas parti du milieu médical mais du Musée des Beaux-Arts de Montréal qui a monté, en partenariat avec des hôpitaux ou des associations, des opérations sur mesure à l’intention, par exemple, de femmes opérées d’un cancer du sein ou souffrant de troubles alimentaires. 

Le beau aurait des fondements neurobiologiques. Des chercheurs ont mis en évidence que les aires cérébrales qui s’allument quand on trouve quelque chose est laid, sont différentes de celles qui s’allument lorsqu’on juge que quelque chose est beau. Plus finement, il y a aussi une différence entre trouver une œuvre belle et affirmer qu’on l’aime. Dans ce dernier cas, on mobilise une partie plus archaïque du cerveau impliquée dans les mécanismes de plaisir et de récompense. Comme s’il y avait une beauté objective et une beauté subjective… C’est cette deuxième qui nous fait du bien. 

Stefano Lupieri – Les Echos – 18 novembre 2022

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