Quand Howard Carter a découvert il y a un siècle la tombe de Toutankhamon dans la Vallée des Rois, il logeait dans une maison de pisé, dans un désert aride qui avait préservé les tombes, les momies et les monuments pendant 3000 ans. Puis on fit de sa maison un musée entouré d’une palmeraie arrosée par l’eau du Nil. L’eau du Nil servit à inonder les cultures alentour dont les produits nourrissaient une population croissante. Cette eau pénétra dans les fondations. Dans le même temps, des orages de plus en plus fréquents ont corrodé les pierres, délavé les couleurs. Monuments anciens et constructions récentes tombent en miettes. 

Sans compter les pigeons et leurs déjections. Ils étaient élevés par des villageois qui habitaient au milieu des monuments. Le gouvernement a exproprié les villageois, mais les pigeons sont restés !

L’Egypte se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète et le Nil s’assèche. L’eau de mer détruit les cultures du Delta du Nil autrefois si fertile. L’effet sur les monuments est déjà terriblement visible. A Louxor, le changement climatique amplifie les destructions dues aux initiatives humaines : arrosage et tourisme de masse. Au rythme actuel, les vestiges de la Vallée des Rois auront totalement disparu d’ici un siècle.

Une idée due à la Factum Foundation qui œuvre pour la préservation des monuments par le digital serait de réaliser, comme à Lascaux, une reproduction grandeur nature du site à destination des touristes. 

Vivian Yee – International New York Times – 15 novembre 2022

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