A la prison des Baumettes à Marseille, un restaurant vient d’ouvrir ses portes au grand public. Son nom : « Les Beaux Mets ». La cuisine et le service sont assurés par des détenus condamnés à une courte peine ou sur le point d’achever leur séjour et qu’encadrent des professionnels. A part quelques spécificités – pas de carte des vins puisque l’alcool est interdit, une pendule au mur car les clients comme tous les visiteurs ont dû déposer leur téléphone portable à l’entrée, recomptage régulier des fourchettes et couteaux – il s’agit d’un bon bistro de quartier. 

La gourmandise est un lien social et les métiers de la restauration sont une école de rigueur, de dextérité, de respect, de partage et de créativité. De plus le secteur est en tension, ce qui signifie qu’il y a des débouchés professionnels à la sortie. 

Des expériences semblables ont été menées avec succès au Royaume Unis et en Italie

En France, 59% des personnes sortant de détention récidivent dans les cinq ans. A cette statistique affligeante s’ajoute le fait que la plupart des condamnés n’ont aucune qualification professionnelle et que le monde du travail leur est souvent étranger. 

L’association Festin à l’origine du projet mise sur les métiers de la restauration pour mettre en place des programmes de réinsertion spécifiques en milieu ouvert.

Stéphane Durand-Souffland – Le Figaro – 28 novembre 2022

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