Véritable autoroute immergée de l’information, les 450 câbles sous-marins qui parcourent le globe sur plus de 1,3 million de kilomètres sont indispensables à l’activité économique mondiale. C’est grâce à eux que fonctionnent la visioconférence, WhatsApp, les transactions internationales, les ordres boursiers, les données industrielles de machine à machine. Ces câbles font partie des infrastructures les plus protégées de la planète. Par exemple, une fibre optique de 17 mm est elle-même enroulée dans plusieurs couches d’acier pour éviter l’abrasion des rochers et enfouie sous un à deux mètres de sable pour parer au passage des chalutiers.

Or, accident ou sabotage, il est déjà arrivé que ces câbles soient coupés. Ainsi, dans la nuit du 20 octobre 2022, les câbles sous-marins qui connectent l’archipel des Shetland à l’Ecosse ont été endommagés plongeant le lendemain ses 52 000 habitants dans un black-out numérique : plus de téléphone, plus d’Internet, plus de carte bancaire… Pendant la première guerre mondiale, les câbles télégraphiques avaient été coupés en mer. En Ukraine, les réseaux télécoms sont détruits par l’envahisseur russe. Les câbles sous-marins font partie des cibles de l’armée chinoise en cas d’invasion de Taïwan. La coupure de deux ou trois câbles bien choisis ralentirait gravement le réseau. 

La guerre à 20 000 lieues sous les mers est une perspective plausible. 

Florian Dèbes, Tom Février et Jules Grandin – Les Echos – 14 février 2023

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