Stock Unlimited
Près d’un milliard et demi d’adultes n’accèdent pas aux réseaux bancaires, parce qu’ils sont trop pauvres, éloignés d’une agence, incapables de fournir les papiers nécessaires pour ouvrir un compte. Cette « non bancarisation » empêche de mettre son argent à l’abri du vol et des rongeurs, freine l’épargne et rend impossibles les transactions en ligne. Elle entrave également le transfert de fonds, alors que dans les régions pauvres nombre de familles vivent grâce à l’argent envoyé par leurs proches travaillant au loin.
Dans ce contexte le bitcoin, avec son système décentralisé de sécurisation, devient précieux pour effectuer des transactions avec un smartphone, malgré son instabilité. De nombreux pays émergents ont recours à cette monnaie. Le Salvador en a même fait sa monnaie légale. Ce n’est pas par hasard que l’Ukraine et la Russie sont actuellement championnes du monde de l’usage du bitcoin. Les Banques centrales, toujours très réservées vis-à-vis de ce nouveau venu des transactions redoutent que cette monnaie numérique ne supplante désormais l’utilisation traditionnelle des pièces et des billets locaux. Mais leur résistance faiblit : les Banques centrales suédoise et britannique ont exprimé leur désir de lancer à leur tour des monnaies digitales…
Taoufik Bouraoui, professeur à Rennes School of Business – Les Echos – 14 juin 2023