Le vertige nous saisit devant l’immensité de l’univers et la claustrophobie d’être bloqués sur notre planète. La finitude, c’est de nos jours le sentiment que la fin du monde est proche. Portée principalement par la génération Z (les jeunes adultes), elle gagne progressivement les autres couches d’âge. 

Ce sentiment est récurrent. Comment ne l’aurait-on pas éprouvé avant l’arrivée d’envahisseurs dont on savait qu’ils massacreraient tout le monde ? Pendant les épidémies qui décimaient les populations ? Et lorsque des tremblements de terre, des éruptions volcaniques et autres catastrophes effaçaient des régions entières ? 

La crainte actuelle est fondée sur des constats : réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, montée des eaux… Ce n’est pas la première fois que la nature est en colère, mais c’est la première fois que l’humanité a une vue globale d’une épreuve planétaire.

Or à la différence de nos prédécesseurs, nous disposons de quelques atouts contre la fatalité. Nous avons tenu tête à la plus récente pandémie (le Covid). Après avoir voué les centrales électriques aux gémonies, nous en redemandons.  Nous avons mis au point, en quelques années, la voiture électrique, dont le concept n’avait pas évolué depuis la fin du XIXe siècle. Nous apprendrons peut-être à tenir le malheur en lisière. L’arme absolue, c’est notre don pour la pensée créatrice. Des millions de personnes s’y consacrent déjà partout, dans toutes sortes de domaines, la transition énergétique entre autres. 

La contrainte que nous n’avons pas surmontée est la nécessité de nous entendre, de cesser de nous chamailler, de nous faire confiance les uns aux autres. Nous n’y sommes pas encore. L’immensité des périls expliquera peut-être que se poursuive, sous le signe de l’autoritarisme politique, la désintégration sociétale qui s’annonce. Ou bien elle nous imposera d’imaginer et d’entreprendre la préparation d’un avenir positif. 

Armand Braun et Denis Laming

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