Elles dominent la savane et, derrière leurs longs cils, semblent regarder de haut tout ce qui se passe en bas. Longtemps les biologistes ont cru qu’elles avaient la même attitude distante envers leurs congénères.
Mais des spécialistes de la faune sauvage qui ont longuement observé des centaines de girafes à l’aide de caméras digitales capables d’identifier chaque individu grâce au dessin unique de ses taches, se sont rendus compte que ce n’était pas du tout le cas. Les femelles forment des liens amicaux qui durent des années, elles déjeunent en compagnie, consolent les mères qui ont perdu un petit. Elles organisent des crèches où quelques-unes se chargent à tour de rôle de surveiller et nourrir les petits des autres.
En fait, les troupes de girafes forment des sociétés aussi complexes que celles des chimpanzés et des éléphants. Elles le font simplement de façon plus discrète.
Cara Giamo – International New York Times – 14 août 2021