L’Office statistique fédéral, à Wiesbaden, vient de publier les données de 2020 concernant les manières dont les professionnels allemands vont au travail et en reviennent. 68% utilisent la voiture, 13% l’autobus ou le train, 10% le vélo et 7% vont à pied. La distance à parcourir est inférieure à 10 km pour 48% des professionnels, à 25 km pour 10%. 14% parcourent jusqu’à 50 km.

Alors que tous les partis préparent des programmes à effet immédiat pour réduire l’empreinte carbone de ces déplacements, la part de l’automobile continue de croître. Au 1er janvier 2011, 42,3 millions d’automobiles étaient en circulation, 48,2 millions en 2020, soit 14% de plus. Et la tendance à la possession d’un deuxième, voire d’un troisième véhicule par ménage augmente elle aussi. 

Les données concernant l’Allemagne ne diffèrent que faiblement de ce qu’elles sont à travers toute l’Europe. 

Le seul facteur susceptible d’impacter ces données est la généralisation de l’automobile électrique. La seule manière de modifier à court terme les comportements serait d’imposerait des contraintes autoritaires : les candidats aux élections se sont engagés à ne pas le faire. L’accroissement de la part des transports en commun n’est pas vraiment envisageable dans la mesure où ceux-ci ne peuvent desservir de vastes zones du territoire. Les modes de transport dits doux ne permettent de parcourir que de faibles distances et sont par ailleurs plus ou moins spécifiques des milieux urbains et des jeunes générations. Entre les faits sur le terrain, les données écologiques et les discours publics, l’écart s’élargit et le débat public devient chaque jour plus véhément. A suivre, en Allemagne et ailleurs.

Oliver Maksan (Berlin) – Neue Zürcher Zeitung – 16 septembre 2021

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