Pour pister et gérer des dizaines de milliers de composants transitant par leurs chaînes d’assemblage, le constructeur automobile Toyota et son principal équipementier Denso utilisaient des codes-barres. Ses lignes noires et blanches plus ou moins épaisses, inspirées du morse, ne peuvent représenter qu’une vingtaine de caractère alphanumériques. Au début des années 1990, la méthode montre ses limites : de petites pièces se retrouvent entièrement recouvertes de nombreuses étiquettes qui prennent trop de temps à scanner. 

En 1992, l’ingénieur Masahiro Hara commence à concevoir une solution alternative capable de contenir en un espace plus réduit une quantité beaucoup plus importante d’informations. Ce sera, inspiré du plateau quadrillé de jeu de go, le Quick Response Code en deux dimensions, se détachant sur un fond blanc. Celui-ci est capable d’encapsuler jusqu’à 7 083 caractères : lettres de l’alphabet, chiffres, symboles, et les deux types de caractères japonais (phonétiques et idéogrammes). Des carrés noirs et blancs sur trois des angles de la vignette indiquent le sens de lecture. 

Le QR Code fait ses débuts dans l’industrie fin 1993. L’arrivée des smartphones le fait entrer chez les particuliers, surtout depuis qu’il est possible de le scanner directement par l’appareil photo. 

Couplé au portefeuille électronique, il devient la forme dominante de paiement en Asie du Sud-Est.

Partout dans le monde, dans le contexte de la pandémie c’est le « sans contact » idéal. Il permet de se procurer des billets de train, d’avion, de cinéma, de théâtre, des entrées pour les musées, de lire les menus des restaurants… et de présenter son pass vaccinal pour accéder à tous ces endroits. 

D’autres applications sont pour demain. Des chercheurs danois espèrent mettre au point un QR Code comestible permettant un dosage exact de certains médicaments. Mashiro Hara lui-même, est en train d’imaginer un QR Code en couleurs avec davantage encore de données pour, par exemple, équiper des patients fragiles d’un collier ou d’un bracelet indiquant leurs données médicales essentielles, ou encore la possibilité de messages de secours en cas de catastrophe naturelle ayant coupé Internet et les réseaux téléphoniques. 

Yann Rousseau – Les Echos – 14 janvier 2022
Pour voir le bosquet QR géant du village de Xilinshui en Chine :
https://www.youtube.com/watch?v=2hmbdHoNATc&ab_channel=Cosmesics

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