Avec le confinement, les associations ont dû s’adapter au départ massif des bénévoles les plus âgés, priés de se mettre à l’abri alors qu’ils constituent la très grande majorité des troupes. Commerçants, artisans, étudiants, salariés au chômage partiel ont pris le relais. Mais pour combien de temps encore ? Nombre d’entre eux ont repris le chemin du travail, tandis que les seniors sont toujours incités à rester chez eux et que le nombre de bénéficiaires continue d’augmenter. Les associations risquent de nouveau de manquer de bras. Mais pas seulement. En deux mois de confinement, leurs réserves financières ont fondu, les stocks de denrées alimentaires aussi. Or, les banques alimentaires sont malheureusement en train de devenir une partie intégrante du paysage de la protection sociale.
Ainsi, les Restos du cœur comptent plus de 70 000 bénévoles, dont 30% ont plus de 70 ans. Il a fallu tout réorganiser. Même constat du côté des banques alimentaires : 50% de leurs bénévoles ont plus de 70 ans : « notre espoir, c’est que les nouveaux restent », dit une responsable du Secours populaire, qui vient de lancer une campagne nationale d’appel aux bénévoles.
« Cette crise a levé le couvercle sur la pauvreté en France et l’a amplifiée », analyse un responsable. « Nous voyons arriver un tout nouveau public, nous allons être d’autant plus submergés à la levée du confinement et tout au long de l’été. » Pour la suite, les associations comptent sur les étudiants et les jeunes retraités.
Louise Couvelaire – Le Monde – 13 mai 2020