Photo: © virtosmedia/123RF 

 

Les réseaux hydrographiques sont essentiels à notre bien-être et comptent parmi les zones de haute diversité biologique les plus menacées de la Terre. Le changement climatique et l’augmentation des besoins en eau assèchent de plus en plus les rivières. Ce phénomène est peu étudié et mal compris.

Certes, il existe des stations de jaugeage et des équipes de terrain qui fournissent des données régulières sur les cours d’eau. Mais ces mesures sont insuffisantes : rien qu’en France métropolitaine, il est impossible de couvrir tout le territoire, avec ses 30 000 cours d’eau parcourant 430 000 km. Et puis elles concernent surtout les cours d’eau pérennes. Quant aux cours d’eau intermittents, ils ne sont pas pris en compte dans les statistiques, sont bien moins cartographiés et protégés. Or ils représentent plus de la moitié des cours d’eau du monde. En 2022, deux petits cours d’eau sur cinq se sont trouvés asséchés entre mai et septembre.

C’est pourquoi –  de même qu’ils ont été invités à compter les oiseaux fréquentant leur jardin –  les citoyens sont appelés, dans un programme international de science participative piloté par l’Institut national de recherche pour l’environnement, l’alimentation et l’agriculture (INRAE), à recenser les cours d’eau qui s’assèchent, en Europe et en Amérique du Sud.  

Tout utilisateur de smartphone amoureux de la nature peut aider les chercheurs en documentant les conditions d’humidité et d’assèchement dans les rivières et les cours d’eau à travers une application open source et facile à utiliser : DRYRivERS (rivières sèches, en anglais). 

Les trois étapes du processus sont les suivantes : indiquer le lieu de la rivière ; les conditions (par exemple si l’eau coule, si elle forme des mares d’eau stagnante dispersées ou si le lit est sec ; et prendre une photo du site. Chaque citoyen peut utiliser le GPS de son smartphone pour déterminer sa localisation, ou trouver des lieux existants sur la carte. Et même sans réseau, l’application conserve toutes les données nécessaires qui pourront être envoyées sur les serveurs une fois la connexion mobile disponible.

En un an d’utilisation, DRYriVERS a permis 6 000 observations dans 19 pays et ces observations ont déjà aidé les spécialistes à améliorer la mise en place des dispositifs de restriction d’eau en cas de sécheresse. 

Elles permettront aussi de modéliser le futur des cours d’eau dans le contexte du réchauffement climatique. 

Communiqué de presse de l’INRAE – 28 septembre 2021
Anne Le Gall – France info – 27 juillet 2023

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