Au Danemark, pays réputé parmi les plus heureux au monde, plane un malaise : un taux de fécondité de 1.7, insuffisant pour le renouvellement démographique.

Or, si un pays devrait regorger de bébés, c’est bien celui-là : il est l’un des plus prospères d’Europe, les jeunes parents y ont droit un à congé parental rémunéré de 12 mois, les structures d’accueil pour jeunes enfants sont largement subventionnées et les FIV sont gratuites pour les femmes de moins de 40 ans.

La situation n’est pas propre au Danemark.

Sauf au sein de groupes humains très religieux, comme les Mormons ou les Juifs orthodoxes, les taux de fécondité baissent depuis des décennies un peu partout dans le monde : davantage dans les pays riches, mais aussi dans les pays pauvres.

Certes, le bon côté de cette situation, c’est que la baisse des naissances accompagne généralement le développement économique, avec davantage d’opportunités de formation et de carrière pour les femmes et une plus grande tolérance envers les choix individuels. Mais dans la peur d’avoir des enfants, il y a aussi un manque de compatibilité entre vie professionnelle et vie familiale, l’impératif ressenti par beaucoup d’assurer à la progéniture une éducation tellement idéale qu’elle semble inatteignable.

Maintenant est aussi mise en cause la crise environnementale : les pollutions seraient responsables de la baisse de fertilité, la perspective d’un « no future » n’encouragerait pas à mettre des enfants au monde…

Anna Louise Sussman – International New York Times – 20 novembre 2019

 

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