Lorsque Hélène et Armand m’ont suggéré de consacrer un numéro spécial de prospective.fr, dont je suis un lecteur assidu, aux poètes et à l’amour, j’ai sans trop réfléchir accepté avec enthousiasme. 

Mais voilà… Si traduire c’est trahir, choisir c’est se trahir et en trahir tant d’autres. La poésie, née avec les premiers chants de l’humanité est universelle. Toutes les cultures, toutes les langues s’y adonnent dès le début de l’histoire. La beauté, l’amour, la vie, la mort en sont les thèmes récurrents. Des millions de pages nous sont parvenues, des millions d’’autres dorment dans des tiroirs. Beaucoup ont disparu. Faire un juste choix obligerait à tout connaître. Autant prétendre vider l’océan avec une cuiller à thé ! L’espace imparti interdisait un choix polyphonique où se fussent croisés des poètes chinois, indiens, italiens… et de toutes autres nations. Tout juste ai-je retenu un poète persan du dixième siècle pour que l’on perçoive ce qui nous manque ici. Quant aux centaines de poètes de langue française, aux milliers d’œuvres qu’ils nous ont laissées… Romantique, tendre et courtois, l’amour sait être aussi gaillard et rabelaisien. Je n’ai pas fait un choix. J’ai juste un peu au hasard picoré parmi ceux que j’aime, en faisant largement appel aux auteurs du XVI° siècle, sans autre espoir que de les faire aussi aimer à ceux qui les liront. 

« De la musique avant toute chose…» Verlaine dans son « Art poétique » nous donne en quelque sorte le « la ». Tout poème est un chant mais aussi toute chanson est poésie. C’est pour cette raison que j’ai inclus ici les paroles de « Orly le dimanche » de Jacques Brel, poète s’il en fut, et « Il n‘y a pas d’amour heureux » d’Aragon si bellement et tendrement chanté par Léo Ferré. 

Et maintenant place à la rêverie…

Jean Recoing

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